Drogue : un van pour faire de la prévention 

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Par Anaïs Amoros
mardi 10 mai 2022
Drogue : un van pour faire de la prévention 
Depuis un an, le GRIP a mis sur pied un service gratuit, anonyme et confidentiel qui permet à toutes et tous d'analyser et de connaître la composition de sa consommation. Courtoisie : Magali Boudon
Depuis un an, le GRIP a mis sur pied un service gratuit, anonyme et confidentiel qui permet à toutes et tous d'analyser et de connaître la composition de sa consommation. Courtoisie : Magali Boudon
Un service préventif légal gratuit et confidentiel pour les personnes qui ont une consommation de drogue récréative, notamment autour des milieux festifs ? C’est l’idée derrière le Groupe de recherche et d’intervention psychosociale (GRIP). Rencontre avec la directrice générale du groupe, Magali Boudon.

Quartier Libre (Q. L.) : Qu’est-ce que le GRIP, et comment ça fonctionne ?

Magali Boudon (M.B.) : Le Groupe de recherche et dintervention psychosociale est un organisme communautaire qui est né il y a 25 ans, à l’issue d’une initiative de personnes qui fréquentaient des milieux festifs, des festivals de grande envergure comme Osheaga ou les Piknic Électronik, mais aussi des raves. 

L’idée était de mettre en place des services préventifs pour les personnes qui ont une consommation récréative dans ces événements. Vingt-cinq ans plus tard, nous avons grandi, mais toujours avec la même mission : offrir des services préventifs et d’intervention avec une approche de réduction des méfaits dans le milieu festif. 

Q. L. : Parmi les services que vous proposez, vous analysez la drogue ?

M.B. : Exactement ! C’est dans notre tout nouveau service depuis un an. Nous avons reçu pour ça une exemption de Santé Canada à la Loi sur les aliments et drogues. Cela nous permet d’analyser des substances sans être hors la loi. Nous avons mis sur pied un beau van, qui se promène dans différents milieux festifs pour offrir des technologies d’analyse et également des services d’intervention. Nous offrons, par exemple, du matériel préventif à la consommation.

Q. L. : Est-ce que vos services sont gratuits ?

M.B. : Oui, tout est gratuit. 

Q. L. : Combien de temps prend l’analyse de la drogue ? 

M.B. : Ça dépend du nombre de technologies utilisées. Par exemple, nous avons une machine à spectromètre qui permet de comparer l’empreinte digitale d’une drogue. Nous avons aussi des bandelettes de fentanyl, etc. Cela peut prendre une vingtaine de minutes, mais aussi un peu plus ou un peu moins. Nous ne sommes pas une usine à analyses : si la personne a envie de parler ou a des questions, nous sommes capables de pouvoir répondre. Mais nous ne disons pas à la personne de consommer ou non. Nous lui faisons juste part des informations nécessaires, comme les effets qu’elle pourrait ressentir ou la confirmation que la substance correspond bien à ce qu’elle a acheté. 

Pour plus d’informations, veuillez consulter leur site Internet