Peu avant les fêtes, la Chaire de recherche sur la démocratie et les institutions parlementaires de l’Université Laval a publié une étude sur la participation à l’élection du 4 septembre dernier. Selon cette dernière, les jeunes se sont davantage rendus aux urnes l’an dernier qu’à l’élection de 2008.
« Nous avons constaté une hausse du taux de participation auprès de chaque groupe d’âge par rapport au scrutin de 2008. Ceci dit, la hausse la plus importante est observée chez les jeunes de 18 à 24 ans qui retrouvent un niveau de participation qui est davantage comparable à celui de 2007 », a déclaré dans un communiqué le titulaire de la Chaire et professeur de science politique à l’Université Laval, François Gélineau.
En effet, le taux de participation en 2012 des jeunes de 18-24 ans était de 62 %, contre 36 % en 2008. Un chiffre qui reste inférieur au taux de participation de la population générale qui s’est élevé à 74,5 % à la dernière élection. Cette hausse n’est pas une surprise puisque la forte mobilisation des jeunes lors du « Printemps érable » la laissait présager.
Ces bons résultats ne doivent toutefois pas laisser croire à une résolution du problème de l’abstention chez les jeunes selon la directrice Participation et délibérations publiques à l’Institut du Nouveau Monde (INM), Sophie Gélinas. « Si, dans un contexte aussi bouillant que les événements sociaux de 2012, le vote franchit à peine la note de passage de 60 %, le déclin de la participation électorale des jeunes demeure une tendance lourde à laquelle il faut s’attaquer », a-t-elle écrit le 14 janvier sur le site de l’INM.
Pour cela, l’INM préconise de faire de l’éducation civique une priorité sociale afin d’augmenter la participation citoyenne et donc la participation électorale initiale. Cette dernière est un élément clé de la lutte contre l’abstention car un jeune qui ne vote pas alors qu’il a atteint ses 18 ans risque fortement de ne pas le faire plus tard. « Même si les jeunes sont plus susceptibles de voter à mesure qu’ils vieillissent, ils sont si peu nombreux à le faire au départ qu’on doit s’attendre à ce que le taux de participation général diminue » a démontré une étude d’Élections Canada en 2011.