Le folk, le rap et le rock sont à l’honneur dans le top 50 des meilleurs albums francophones de 2012 selon la radio étudiante de l’UdeM, CISM. Portrait de trois groupes qui seront à surveiller en 2013.
FOLK: Les Revenants
Le quatuor montréalais Les Revenants joue du folk métissé de toutes sortes d’influences. « C’est tellement compliqué de décrire notre style musical, explique le batteur de la formation, Frédéric Lamoureux. À la base, c’est du folk country électrique, mais on aime bien aussi les catégorisations folk psychédélique et surf noir. »
Chose certaine, la formation ne pastiche pas la musique des années 1960 dans son premier album Bêtes lumineuses, paru en mars dernier. « On n’est pas passéiste, on a les pieds dans le maintenant, poursuit-il. Quand je suis entré dans le groupe, je trouvais ça justement un peu trop clin d’oeil aux années 1970. On a mis un peu de contemporain dans le mix, notamment dans les rythmes rapides et plus complexes. »
En 2012, le groupe a connu un succès d’estime et a même été nommé au Gala de l’ADISQ, dans la catégorie album country. Bêtes lumineuses est présent sur plusieurs palmarès de fin d’année, dont ceux du site web Nightlife et de CISM. « Même les plus chialeux comme La Presse ont aimé l’album, blague Frédéric. C’est sûr qu’on n’est pas big encore, mais on a une popularité en pente ascendante. »
Les Revenants continueront d’enchaîner les spectacles partout au Québec en 2013, notamment au Métropolis, le 28 février prochain en première partie du groupe anglais The Zombies, formé dans les années 1960. De nouvelles compositions devraient paraître vers la fin de l’année. « Ça va être moins country, plus folk psychédélique, indique le batteur. Récemment, on s’inspire beaucoup de Jimi Hendrix et du premier album de Pink Floyd. »
RAP: Dead obies
Héritiers du collectif rap de Québec Alaclair Ensemble, les Dead Obies proposent un hip-hop moderne tant au niveau des compositions électroniques que des textes ponctués de franglais. « On s’inscrit dans la nouvelle vague de rap expérimental qui prend d’assaut le Québec en ce moment », indique l’un des rappeurs du sextuor, Snail Kid.
Plus précisément, le groupe originaire de la rive-sud de Montréal préconise la catégorisation « sud sale »pour qualifier l’approche spontanée de ses deux premiers maxis Collation vol. 1 et Beubé Boom!, parus cette année. « On essaie de se dissocier de l’appellation « rap québécois’’, explique le Snail Kid. On est super down avec des pionniers comme Muzion, mais on ne veut plus rester accroché à cette époque. On veut explorer de nouvelles avenues linguistiques et sonores .»
Collation vol. 1 a fait son chemin jusqu’au top 50 des meilleurs albums francophones de CISM. Snail Kid avoue qu’il a été assez surpris de l’engouement suscité par ce projet d’introduction à Dead Obies. « C’était juste une compilation de chansons pour mettre l’auditeur en appétit en attendant le vrai album, dit-il. On n’avait aucune attente en lançant le projet et, finalement, on a fait plein de spectacles et on s’est doté d’un public assez important. On ne pensait jamais faire tout ce chemin-là en un an. »
Le premier «vrai album» du groupe devrait paraître à l’automne 2013. « Ça va être beaucoup plus conceptuel et réfléchi, et moins spontané », prévoit Snail Kid. D’ici là, une suite à la première collation est prévue pour le 20 avril. « C’est une date coulée dans le béton pour un rappeur, donc je ne sais pas si on peut se fier à ça », ironise-t-il .
ROCK: Orcondor
Depuis la parution de son premier maxi en 2010, le groupe montréalais Orcondor est souvent qualifié de punk rock. « Je n’aime pas vraiment cette étiquette-là, confie le guitariste et chanteur, Mathieu Dumontier. Est-ce que ça existe vraiment le punk rock? Nous, on fait un rock énergique et accrocheur avec un petit côté pop. »
Le groupe n’a pas que des influences punk. Plusieurs artistes de divers horizons musicaux sont cités comme influences sur sa page Facebook, dont la formation psychédélique Yes, le groupe rock alternatif Husker Dü et même le chanteur pop Bryan Adams. « On est associé à la scène punk parce que notre agent Hugo Mudie (ex-membre du groupe phare de punk québécois The Sainte-Catherines) nous booke avec d’autres groupes de cette scène-là », explique le chanteur.
L’année qui vient de se terminer a été chargée pour Orcondor. En plus de donner un bon nombre de spectacles partout au Québec et de composer de nouvelles chansons, le groupe a fait paraître le maxi Motoriste/Machine en juin dernier. « On a essayé de tout faire en même temps, avoue Mathieu. Ç’a été pas mal rushant, d’autant plus qu’on fait tous partie d’autres groupes. Là, on va prendre une pause pour se concentrer sur l’écriture. »
Le groupe ira donc en retraite fermée pour enregistrer un premier album complet dont la sortie est prévue à l’automne 2013. « J’ai le goût qu’on prenne le temps de jammer, qu’on se refasse un son, dit-il. En ce moment, on s’en va vers la simplicité et l’efficacité. L’album sera plus crowd rock, avec des riffs accrocheurs qu’on fait évoluer. Ce sera également un peu moins punk rock dans le drum. »