Campus

Lettre : Une École de santé publique malade

C’est sur un chantier de construction où perceuses, marteaux et scies animent les classes que les étudiants de santé publique de l’UdeM reçoivent leurs cours depuis le 8 octobre dernier. En effet, le déménagement de l’École de santé publique du très populaire 1420 boulevard Mont-Royal vers l’édifice en construction du 7077 avenue du Parc a plongé les étudiants et les professeurs dans un contexte des plus aberrants. Ainsi, professeurs outrés et étudiants consternés se côtoient quotidiennement dans des locaux où les conditions dépassent l’entendement. À ceci, on peut aussi ajouter l’irrégularité d’un système de chauffage «ménopausé » qui est tantôt trop élevé et tantôt trop froid.

Que ces changements aient été faits pour des raisons économiques ou logistiques, il est clair que le bien-être des étudiants, des professeurs et du personnel de soutien de l’École de santé publique est le moindre des soucis des administrateurs de l’UdeM. Par ailleurs, avec ce nouveau campus éloigné du dynamisme universitaire propre aux campus centraux, l’Université a décidé de reléguer la santé publique au privé en utilisant un établissement locatif. À vrai dire, contrairement aux autres campus, l’accessibilité aux locaux pour les professeurs et les étudiants est maintenant devenue problématique puisque l’entrepreneur propriétaire de l’établissement limite l’accès aux locaux la fin de semaine.

C’est donc en toute incohérence avec ses règlements, ses directives, ses politiques, ses procédures et plus particulièrement avec l’article 4b) de sa Politique sur les droits des étudiantes et des étudiants de l’Université de Montréal où elle s’engage à maintenir et à améliorer la qualité générale de l’enseignement qu’elle dispense, que celle-ci se soumet, tête baissée, aux volontés de l’entrepreneur. Soyez étudiant et professeur de 8 à 4 du lundi au vendredi, voilà le message que nous envoie l’Université !

Pour ajouter à cela, c’est avec des investissements « d’envergure » que l’administration a décidé de mettre à la disposition de ses étudiants une bibliothèque qui favorise le développement intellectuel : un comptoir de cantine avec une ou deux étagères.

Vaut mieux retourner aux campus centraux si vous désirez faire des travaux universitaires dignes de ce nom. Malheureusement, malgré cette situation inacceptable, les étudiants et étudiantes qui sont affectés paieront les mêmes frais de scolarité que l’ensemble des autres étudiants de l’Université. Ne s’agit-il pas d’une profonde injustice ?

En terminant, cette situation peut faire certainement réfléchir sur l’état de la santé publique au Québec. En effet, avec des éléments comme l’augmentation du privé en santé, la situation de l’UdeM n’estelle pas le reflet de l’importance qui est accordée à la santé publique dans le reste de notre société ?

 

Maxime Demers, Étudiant à la maîtrise en administration des services de santé

 

Une pétition est disponible au:

petitionduweb.com/Petition_sos_sauvons_l_ecole_de_sante_publique_de_l_udem-37275.html

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