Les chargés de cours réclament une reconnaissance

icone Campus
Par Anaïs Amoros
jeudi 3 juin 2021
Les chargés de cours réclament une reconnaissance
(crédit photo : Adil Boukind)
(crédit photo : Adil Boukind)
Le Syndicat des chargées et chargés de cours de l’UdeM (SCCCUM) est actuellement en pourparlers avec l’Université une stabilité de l’emploi, une autonomie professionnelle ainsi qu’une liberté universitaire pour les chargés de cours.

La pandémie a révélé les conditions de travail difficiles auxquelles font face les chargés de cours, en comparaison avec celles des professeurs. Tout d’abord, ils ne bénéficient pas d’un soutien financier de la part de l’Université. « On n’a pas été assez reconnu de par l’Université, déplore le vice-président de l’information du SCCCUM, Michaël Séguin. Les chargés de cours n’ont pas de compensation pour leur travail supplémentaire. » Il explique que les professeurs ont accès à un fond professionnel, mais que les chargés de cours n’en bénéficient pas. « L’Université ne finance pas le matériel dont on a besoin, c’est irritant », poursuit-il, soulignant que la pandémie a généré des dépenses matérielles liées au télétravail.

« On demande aux chargés de cours de se former bénévolement pour être à la hauteur du défi de la pandémie », ajoute M. Séguin. L’Université a proposé des formations pour s’initier à Zoom, par exemple, mais celles-ci n’ont pas été rémunérées.

Néanmoins, la situation des chargés de cours dépend de la Faculté dans laquelle ils enseignent. « Il y a des facultés où c’est plus difficile que dans d’autres, précise M. Séguin. La Faculté des sciences de l’éducation, par exemple, a transformé certains cours, qui se donnaient en présentiel, en cours en ligne. » Ainsi, les quatorze groupes à taille humaine en présentiel ne sont plus que trois en ligne avec plus d’une centaine d’étudiants inscrits. « Ça a amené beaucoup de perte d’emploi pour les chargés de cours », regrette le vice-président de l’information du Syndicat.

La stabilisation de l’emploi est un enjeu essentiel pour le SCCCUM, qui est en pourparlers avec l’Université depuis le début de la pandémie. « C’est difficile de se sentir sur un siège éjectable », souligne M. Séguin. L’un des objectifs de la négociation est de pérenniser les contrats de travail des chargés de cours pour leur éviter de les renouveler tous les quatre mois.

Le Syndicat réclame également une autonomie professionnelle et une liberté universitaire pour les chargés de cours. Ainsi, ces derniers pourraient bénéficier des mêmes droits que les professeurs quant aux choix des modalités pour dispenser leur matière. À ce jour, cette prérogative dépend des facultés.

La Convention collective du SCCCUM expire le 31 juillet prochain, et depuis le début de la pandémie, plus d’une cinquantaine de pourparlers ont déjà eu lieu. Selon M. Séguin, les prochaines discussions reprendront à l’automne. La porte-parole de l’UdeM, Geneviève O’Meara, a déclaré que l’Université ne souhaitait pas faire de commentaires par médias interposés et se garde la possibilité d’échanger avec le Syndicat par l’intermédiaire de canaux de communication appropriés.