La caissière prend les commandes. La file est longue. Près d’une centaine de personnes se sont réunies pour vivre une expérience hors du commun au Patio Vidal, un casse-croute de Laval ouvert 24 heures. Le groupe folk Avec pas d’casque y jouait hier soir devant une foule intriguée et attentive dans le cadre du Festival musical indépendant Diapason.
La formation a donné un long spectacle de près d’une heure trente. Elle a interprété presque toutes les chansons de son quatrième album Astronomie – qui a été sacré meilleur album selon la critique à L’autre Gala de l’ADISQ lundi dernier.
« C’est comme un souper-spectacle », a déclaré le chanteur Stéphane Lafleur. Le spectateur-type était assis sur un banc pivotant autour d’une table ronde avec une main dans les frites. « Ça fait différent de la dernière fois qu’on a joué avec Bernard Adamus. Là, c’était plus une beuverie-spectacle », a-t-il poursuivi à la blague.
Ambiance feutrée
Les quatre musiciens ont livré une interprétation juste et sentie des chansons superbement rendue par le son clair et feutré du casse-croûte. Le spectacle a commencé vers 21 heures 30 avec « Intuition #1 », une chanson progressive qui laisse tranquillement les cuivres s’installer.
Si l’enivrante « Deux colleys » et la douce « Les oiseaux faussent aussi » ont été parmi les moments forts du spectacle, c’est « La journée qui s’en vient est flambant neuve » qui en a été le paroxysme. Avec son rythme entraînant et sa mélodie enjouée, la chanson a fait taper du pied une bonne partie de la « salle ».
Avec pas d’casque a fait plaisir à ses fans en interprétant plusieurs chansons de ses deuxième et troisième albums, dont « Les bras de la femme bionique » et « L’amour passe à travers le linge » au rappel. Le groupe a également fait sourire les spectateurs avec une reprise très bien traduite du classique de Johnny Cash « A Boy Named Sue » rebaptisé « Un gars qui s’appelle Carole ».
Deux heures avant son passage au Patio-Vidal, Avec pas d’casque donnait un autre spectacle, cette fois-ci au Vidéo 20/20 juste en face. Environ 40 personnes étaient sur place. À la demande du festival lavallois, le groupe a joué des chansons inédites son répertoire. Certaines dataient même d’il y a plus de 10 ans et contenaient une intensité plus grunge que folk. « Je suis une banane. Je me sens comestible aujourd’hui », criait Stéphane Lafleur dans le micro lors de « Léguminé ».