Culture

Sandra Joseph, percussionniste (Crédit photo : Courtoisie Sandra Joseph).

Pas cher pour du classique

Les 18-30 ans s’intéressent de plus en plus à la musique classique. Alors que beaucoup croient que cette musique n’attire qu’un public de têtes blanches, de nombreux efforts ont été déployés dernièrement par différents organismes pour attirer une nouvelle audience. Regards sur ces démarches, dont celle du Nouvel ensemble moderne qui donne le concert de la rentrée le 28 septembre prochain à l’UdeM.

Nouvel ensemble moderne

Sous la direction de Lorraine Vaillancourt, le Nouvel ensemble moderne (NEM) présente le 28 septembre son concert de la rentrée à la salle Claude-Champagne. En résidence à l’UdeM depuis 1989, cet ensemble de 15 musiciens a créé plus de 130 oeuvres et est reconnu pour être un grand défenseur de la musique contemporaine sur la scène internationale. Lors du concert, l’ensemble interprète trois créations, soit deux du compositeur libanais Zad Moultaka – l’une pour percussion et l’autre pour guitare – et une du Québécois Simon Bertrand pour alto. Une autre oeuvre de musique contemporaine s’ajoute à la programmation: celle du compositeur français Martin Matalon.

La musique contemporaine intègre des rythmes percutants et incorpore à l’orchestre classique de nouveaux instruments ou techniques de chant. Elle trouve également sa place dans le monde du multimédia, que l’on pense aux trames sonores de films et de jeux vidéos. « La musique contemporaine a tendance à être multidisciplinaire, ce qui plaît beaucoup aux jeunes », explique Sandra Joseph, percussionniste surnuméraire à l’OSM, entre autres. Elle ajoute que «cette musique mélange souvent les styles : électro, pop, technopop », ce qui la rend plus accessible.

Concert de la rentrée du NEM, Salle Claude-Champagne, 28 septembre, 19h30, 25 $ • 20 $ / étudiant • 5 $ / étudiant à la Faculté de musique

Orchestre symphonique de Montréal

Pour attirer les jeunes, l’OSM mise sur le traditionnel concours d’interprétation OSM Standard Life Competition (73e édition) qui se tiendra à la fin novembre à Montréal. Ce concours permet à de jeunes virtuoses canadiens de s’affronter pour plusieurs prix, dont celui de jouer un concerto avec l’Orchestre. Des prix spéciaux pour les 34 ans et moins sont également mis en place depuis quelques années. Un concert leur est offert à 33,75 $, trois à 88,50 $ et six à 128,00 $.

Sixtrum

D’autres ensembles comme Sixtrum – ensemble de percussions en résidence à l’UdeM – s’essaient à la Société des arts technologiques (SAT). Cette salle permet une formule de concert plus conviviale et permet de s’éloigner du mode « auditorium». La formule fonctionne puisque, lors d’un concert de l’ensemble à la fin du mois septembre 2011, la salle était remplie presque exclusivement par des jeunes. Pour cette représentation, l’ensemble avait présenté Drumming, une oeuvre de Steve Reich jouant sur le déphasage entre les différents instruments. Sixtrum présentera maintenant Drumming dans neuf théâtres et maisons de la culture de Montréal pour la saison 2012- 2013. L’entrée est libre.

Opéra de Montréal

L’industrie de la musique classique a observé une baisse d’audience importante dans les dernières années, au point où l’Opéra de Montréal (OdeM) s’est retrouvé au bord de la faillite en 2008.

En 2010, seulement 14 % de la population consommait de la musique classique. Cette catégorie arrive loin derrière le cinéma, la musique populaire, et même le théâtre, d’après le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec.

À ce moment, l’OdeM a décidé de tout miser sur le public de l’avenir : les jeunes. À coup de publicités soignées, de prestations impromptues dans le métro et au marché Jean-Talon, et de tarifs alléchants pour les 18-30 ans, l’institution a réussi à faire grimper de 45 % ses ventes auprès des 18-30 ans en seulement deux ans. L’OdeM offre des billets aux 18-30 ans à 30 $ par représentation pour deux opéras ou plus. Avec l’abonnement complet (150 $ – cinq opéras), la représentation de l’Atelier lyrique de l’OdeM est offerte à 20 $.

Orchestre métropolitain de Montréal

L’Orchestre métropolitain (OM) adopte aussi des stratégies de démocratisation de la musique afin d’attirer un public plus jeune. Entre autres, on a pu voir l’OM donner des concerts en plein air. Il a aussi engagé de jeunes musiciens et organisé des rencontres avec son chef, Yannick Nézet-Séguin. L’OM s’est donné une mission éducative très forte en mettant en place plusieurs initiatives pour les jeunes, comme des conférences gratuites, des matinées musicales et la chance de découvrir les coulisses de l’orchestre.

L’OM a mis en place le tarif 10@15 $ qui permet à dix étudiants d’assister à un concert pour 15 $ chacun. L’OM a aussi un prix spécial pour les 34 ans et moins (abonnement à partir de 107 $ pour cinq concerts ou 150 $ pour sept concerts).

 Article modifié le 19 septembre 2012 à 15h10.

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