La carte CAMPUS sera de retour à l’automne. Sa première saison s’achèvera ce 30 avril malgré la prolongation de la session en raison de la grève. Retour sur les débuts d’une carte de transport bien pratique pour les étudiants vivants sur l’île de Montréal, mais qui a connu quelques ratés.
Laura (nom fictif) était très satisfaite de sa carte CAMPUS jusqu’au 4 mars dernier, jour où sa carte a été désactivée par erreur. « Ce n’est pas drôle de se retrouver un dimanche dans Montréal avec une carte qui ne fonctionne plus et sans argent », raconte-t-elle. Commence alors un long par- cours afin de voir sa situation débloquée.
Des erreurs longues à corriger
La mésaventure de Laura a duré un mois ponctué de nombreux coups de téléphone à la Fédération des associations étudiantes de l’UdeM (FAÉCUM) et à l’UdeM avant que sa carte ne soit remise en service. Entre-temps, elle a dû débourser 100 $ en titres de transport afin de continuer à pouvoir accéder au réseau de la STM. Les billets qu’elle a portés sur sa carte lui seront normalement remboursés, mais pas ceux achetés en format papier. Laura a surtout déploré un manque d’intérêt pour sa situation de la part de la FAÉCUM et une mauvaise volonté de la part de cette dernière ainsi que de l’administration de l’UdeM. Elle ajoute qu’elle a « trouvé décevant que la FAÉCUM et l’UdeM ne communiquent pas plus entre elles ».
Des problèmes informatiques réglés
«Il n’y a pas eu de problèmes de communication avec la Fédération, nous n’avons pas ménagé nos efforts pour que le programme fonctionne le plus rondement possible », affirme Julie Cordeau-Gazaille, attachée de presse de l’UdeM, qui estime que la grande majorité des 20 000 cartes émises n’ont pas connu de problèmes.
«Il n’y a pas eu de mauvaise volonté ni de la Fédération ni de l’UdeM dans les suivis des situations comme celle de Laura, affirme Marie-Éve Dostie, coordonnatrice aux finances et services à la FAÉCUM. Nous souhaitons que les délais pour y remédier soient les plus courts possible, mais nous devons procéder à des vérifications concernant l’admissibilité de la personne au programme CAMPUS, et cela peut prendre du temps.»
La FAÉCUM et l’UdeM reconnaissent tout de même que la « transition entre le trimestre d’automne et celui d’hiver ne s’est pas déroulée aussi harmonieuse- ment que prévu», selon Mme Cordeau-Gazaille. Des étudiants ont vu leur carte continuer à fonctionner après la fin de la session d’automne même s’ils n’étaient plus inscrits à l’hiver. Des difficultés à mettre sur le compte de l’interface informatique permettant de gérer le programme de la carte CAMPUS. Mais « des améliorations ont été portées à l’application informatique, ce qui nous permet d’être confiants pour la deuxième année », assure-t-elle.
Le programme?revient à l’automne 2012
La deuxième année d’existence de la carte s’annonce bien, même si rien n’a encore été signé. « Nous sommes toujours en discussion concernant l’entente pour l’année prochaine », précise Mme Dostie, qui n’a pas souhaité en dire plus. Cependant, le programme ne sera probablement pas élargi.
L’Association générale des étudiants et des étudiantes de la Faculté de l’éducation permanente de l’UdeM (AGEEFEP) ne rejoindra pas le programme. Denis Sylvain, coordinateur adjoint et secrétaire général de l’Association, juge que la demande est faible. «Beaucoup d’étudiants se déplacent en voiture et beaucoup d’autres étudient sur des campus en dehors de Montréal», explique-t-il. Mais c’est surtout le caractère obligatoire de la cotisation universelle sur laquelle repose le financement de la carte CAMPUS qui pose problème, car même les étudiants qui n’utiliseraient pas la carte devraient payer. « Il y aurait un droit de retrait, comme pour l’assurance santé, mais ce serait différent », précise M. Sylvain.
Quant aux étudiants des campus situés à l’extérieur de l’île de Montréal, comme ceux du campus de Longueuil ou de Laval, « nous n’avons reçu aucune demande de la part de l’UdeM », déclare Judith Boivin, porte-parole du Réseau de transport de Longueuil qui reste « ouvert à toute forme de partenariat ».
Historique de la Carte CAMPUS
La carte CAMPUS est née d’une entente entre la FAÉCUM, l’UdeM et la Société de Transport de Montréal (STM). Les étudiants à temps plein ou en rédaction, membres de la FAÉCUM et habitant sur l’île de Montréal, bénéficient d’un accès illimité au réseau de la STM pour les quatre mois que dure une session. Pour financer ce programme, l’ensemble des étudiants membres de la FAÉCUM paient 149 $ sous forme d’une cotisation obligatoire, sauf pour ceux dont plus de la moitié des cours se déroule à l’extérieur de l’île de Montréal ou les étudiants étrangers en échange, par exemple.