Depuis plus de 3 semaines que les 815 étudiants en physiothérapie et ergothérapie de l’UdeM sont en grève. Nos stages et notre entrée sur le marché du travail sont aujourd’hui officiellement menacés. Malgré cela, nous refusons de reculer et nous continuons de réclamer du gouvernement Charest qu’il nous écoute.
De tous les côtés, on tente de nous faire croire que notre grève ne fait de mal qu’à nous seuls. Notre opinion diverge sur ce point et c’est pourquoi nous persistons à ne pas vouloir retourner en classe. Quand les étudiants font la grève, ils connaissent les risques qu’ils courent : perdre du contenu universitaire, voir leur session allongée ou même annulée. Une fois cela compris et la décision de faire la grève assumée, le bras de fer est entamé. M. Charest, pour sa part, ne semble pas faire le même calcul que nous. Nous remettons en question la capacité du système de santé québécois d’être en mesure d’absorber l’absence de stagiaires en ergothérapie et physiothérapie cet été et de diplômés en septembre.
On nous dit sans relâche que notre session est en péril, que nos diplômes le sont également. Nous croyons fermement que cette menace met en péril le système lui-même bien avant nous puisque en ce qui nous concerne, nous avons accepté ces conséquences avant même de nous prononcer.
On demande à une génération entière de cesser de défendre ses valeurs et sa vision du Québec de demain. On demande aux étudiants du Québec d’être responsables en acceptant cette hausse de 75 % des droits de scolarité. En réponse à cela, les étudiants en réadaptation de l’Université de Montréal demandent à M. Charest d’être à son tour responsable et de parler avec les étudiants. N’oubliez pas qu’avec le titre de premier ministre, vient aussi la responsabilité de s’occuper des Québécois et des Québécoises, qu’ils soient jeunes ou vieux, étudiants ou sur le marché du travail. Le premier ministre ne doit pas faire preuve d’intransigeance et d’arrogance, mais bien traiter les étudiants avec du respect et de la diligence.
L’absence d’écho provenant du gouvernement notamment de MM. Charest et Bachand et de Mme Beauchamp, est d’autant plus inquiétante qu’inacceptable. Il est effectivement inquiétant de voir que lorsqu’un mouvement social comme celui auquel nous assistons se crée, un gouvernement per- dure à faire la sourde oreille sans gêne ni honte. Inacceptable, tout simplement parce que pour reprendre les paroles de notre premier ministre lui-même, « la démocratie ce n’est pas j’ai gagné, tu as perdu, je fais ce que je veux ».
Très bientôt, nous ne serons plus sur les bancs d’école, nous serons les travailleurs de cette province, les professionnels de notre système de santé. Nous redonnerons à chacun d’entre vous ce qui nous a été offert par une scolarisation accessible et de qualité. Lorsque vous aurez mal au dos, que votre arthrite vous empêchera d’être autonome ou que votre enfant ne se développera pas normalement, vous aurez à votre tour besoin de nous. Nous croyons que cet ordre des choses, je reçois et je redonne, est la richesse de notre province. Faisons ensemble en sorte que cette richesse demeure et non pas qu’elle soit uniquement rattachée à un symbole de dollar.
Les étudiants et étudiantes en réadaptation de l’UdeM, ne demandent pas mieux que de retourner apprendre pour contribuer au système de santé le plus rapidement possible. Pour ce faire, ils réclament une seule chose : la discussion avec le gouvernement Charest.
Les étudiants et étudiantes en réadaptation de l’UdeM