Campus

L’avenir du mouvement étudiant, l’après 22 mars

Au lendemain d’une manifestation nationale monstre, à quoi pourrait s’attendre le gouvernement en ce qui concerne la mobilisation étudiante ? Cibler les élus libéraux d’un côté, perturber l’économie de l’autre… Les leaders étudiants ont réitéré, lors de conférences de presse le 26 mars à l’UdeM, leur intention de ne pas laisser le mouvement s’essouffler.

« Le seul langage que parle le gouvernement libéral, c’est celui des élections et de l’argent », déclare Léo Bureau-Blouin, le président de la Fédération étudiante collégiale du Québec, lors d’une conférence de presse tenue dans le pavillon Roger-Gaudry au côté de Martine Desjardins, présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec.

Stratégie pré-électorale

Les deux fédérations vont miser sur les pro- chaines élections en se rendant dans les dix circonscriptions où le PLQ a été élu par une faible majorité, pour faire du porte-à-porte afin de distribuer des dépliants et de dissuader les gens d’élire de nouveaux représentants de ce parti.

Léo Bureau-Blouin se montre « confiant » quant à cette démarche « même si c’est la première fois que les étudiants utilisent un tel moyen de pression». De plus, la FEUQ et la FECQ ont déclaré avoir « ciblé deux scandales impliquant des députés libéraux » et pré- voient les «dévoiler au fur et à mesure que la campagne va avancer ».

Martine Desjardins a annoncé par la suite la mise en place d’un centre d’appel afin de contacter les grands donateurs du PLQ. « Pour qu’ils justifient leurs dons mais aussi la façon arrogante dont le Parti libéral traite les étudiants », explique Martine Desjardins. Les Fédérations espèrent convaincre ces donateurs de ne plus cotiser jusqu’à ce que le gouvernement change de position. « Le but est de forcer le gouvernement à s’asseoir avec les étudiants et à discuter avec eux», explique la présidente de la FEUQ.

 

Gabriel Nadeau-Dubois s'exprimant devant les médias.

Multiplier les actions

Quelques minutes plus tard, en bas de la côte sur la place Laurentienne et dans une ambiance plus agitée, Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de la CLASSE, présente à son tour la position de la Coalition au son des «Guy Breton démission » ou encore « Pas de police sur les campus». Gabriel Nadeau-Dubois a alors proposé deux solutions pour « amener le mouvement encore plus loin». La première consiste à « multiplier les actions de perturbations» en proposant plusieurs actions par jour. La deuxième, à élargir significativement le mouvement de grève de la CLASSE, non seulement pour lutter contre la hausse des frais de scolarité, mais aussi contre le gouvernement libéral en général.

Selon le co-porte-parole « les conditions sont réunies pour pouvoir désormais parler d’un Printemps québécois ». Gabriel Nadeau-Dubois fait référence au Printemps arabe durant lequel la Tunisie, l’Égypte et la Lybie se sont battues contre des gouvernements totalitaires. Il en profite pour appeler la population à contester les fondements du gouvernement libéral.

Encore une fois les Fédérations étudiantes du Québec et la CLASSE se sont prononcées séparément sur l’avenir du mouvement étudiant bien qu’elles luttent pour la même cause. « Nos stratégies sont parallèles, mais complémentaires », ont déclaré Martine Desjardins et Gabriel Nadeau-Dubois chacun leur tour lors des deux conférences de presse. Le co-porte-parole de la CLASSE affirme qu’il y a « une unité claire sur l’opposition à la hausse des frais de scolarité », même s’ils n’agissent pas sur le même front. Cependant, le même message a été véhiculé lors des deux conférences : « Il faut frapper là où ça fait mal. »

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