Culture

Trio de bourses jazzy

La Faculté de musique de l’UdeM a dévoilé, il y a deux semaines, les gagnants des bourses d’excellence Planète Jazz et de la bourse du Festival international de Jazz de Montréal (FIJM) en guitare jazz. Les trois lauréats mûrissent des projets différents : enregistrer une démo en studio, étudier le piano et les percussions à Cuba et jouer au Salon de la guitare lors du prochain FIJM.

« La bourse, c’est un encouragement pour le moral parce que c’est une forme de reconnaissance de tout le travail que j’ai fait depuis que je suis arrivé. Ça donne confiance en soi», reconnaît Éric Kappauf, le gagnant du premier prix de la bourse Planète Jazz. D’abord pianiste, il a découvert la contrebasse il y a 12 ans. Il l’étudie maintenant à l’UdeM. «C’est vraiment le son et le contact physique avec l’instrument que j’aime. Je suis tombé en amour avec l’instrument dès que je l’ai essayé. Deux jours après, je suis allé m’en acheter une», raconte-t-il.

Éric Kappauf a une bonne idée de ce qu’il fera avec les 3000 $ qu’il vient de gagner. «J’ai le projet de monter un trio de contrebasse, piano et batterie. Je serais au piano. Ce serait mes compositions et mes arrangements.L’argent de la bourse me permettra d’enregistrer en studio une démo. Ça coûte cher, le studio», fait valoir le musicien de 36 ans.

Colin Fairbank, pour sa part, a obtenu le deuxième prix Planète Jazz. Jouant du piano depuis qu’il a 5 ans, l’étudiant de 22 ans a longtemps interprété du classique, qu’il délaisse maintenant au profit du jazz. «En jazz, tu peux interpréter de plusieurs façons un morceau et ça a une empreinte personnelle avec l’improvisation, explique-t-il. Ça t’aide vraiment à personnaliser les pièces. L’aspect de jouer avec d’autre monde est intéressant aussi, c’est collectif.»

Il projette d’aller approfondir son apprentissage pendant quelques mois à Cuba avec la bourse de 2 000 $ associée à sa deuxième place. «J’irais étudier le piano et même les percussions pour avoir une base rythmique et être plus à l’aise dans le style afrocubain. C’est un style de musique que j’aime beaucoup.Il y a plusieurs pianistes cubains qui ont fait la transition entre ce style et le jazz, qui font une fusion, et je les admire beaucoup », précise celui qui a déjà effectué un échange étudiant aux Pays-Bas durant l’année scolaire 2010-2011.

Un arrêt au Festival de Jazz

De son côté, la bourse de 2500 $ du FIJM est accompagnée du prêt pendant un an d’une guitare de la collection Ste-Cat – des guitares fabriquées par des luthiers renommés. Le gagnant, Olivier Grenier-Bédard, devra d’ailleurs présenter un miniconcert avec cette guitare lors du Salon de guitare de Montréal, qui se tient pendant le FIJM. L’interprète de 23 ans a bien hâte de voir son nouvel instrument. «Mais je vais plus prendre ça comme un genre de bonbon que je peux savourer, en sachant que ce n’est pas la vraie vie. Parce que je vais probablement revenir avec la même guitare que j’ai après un an», avouet- il. Il planifie investir l’argent de sa bourse en équipement.

Les projets d’Olivier Grenier-Bédard, qui finit son baccalauréat l’an prochain, ne sont pas encore déterminés. Il aimerait toutefois pouvoir prendre le temps de continuer son apprentissage et de mettre en pratique la théorie accumulée au fil des ans. « Après l’école, en musique, ce qui arrive, c’est que c’est dur de travailler, explique-t-il. Mais t’as pas fini d’apprendre. Au fond, tu commences.»

Les bourses Planète Jazz (auparavant Couleur Jazz) existent depuis 2005. Plus récente, la bourse du Festival international de Jazz de Montréal (FIJM) en guitare jazz a vu le jour en 2008. Toutes deux sont décernées à la suite d’un examen du dossier universitaire des candidats de l’UdeM, de leurs lettres de présentation et des lettres de recommandation qu’ils ont fournies. Le boursier du FIJM a dû en plus se soumettre à une audition.

Photo : Colin Fairbank compte étudier le piano et les percussions à Cuba avec la bourse qu’il a reçue. (Crédit : Andréanne Chevalier)

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