Alexandre Morin-Chassé, doctorant en science politique, a décroché le premier prix de la grande finale d’UdeM en spectacle, le 9mars dernier, grâce à ses chansons blues-folk. Il représentera l’Université de Montréal à la finale nationale d’Univers-Cité en spectacle, en Abitibi- Témiscamingue. Portrait d’un intello sympathique.
«J’avais énormément l e t rac », conf i e Alexandre à propos de sa prestation pour la finale du concours. Sur scène, Alexandre est pourtant très à l’aise. Il raconte à l’auditoire une situation humiliante qu’il a vécue en louant des films pornographiques au club vidéo. Puis, guitare à la main, harmonica à la bouche, il entame une chanson blues portant sur sa rencontre embarrassante avec le chum de sa nouvelle conquête. «Le style de mes chansons est comique et cynique, explique le natif de Montmagny. Les chansons prennent souvent la forme d’une anecdote qui décrit une situation loufoque qui m’est arrivée. On pourrait appeler ça de l’humour embarrassant.»
Le jeune homme de 26 ans écrit aussi des chansons sérieuses, dramatiques. Par exemple, la deuxième chanson qu’il a présentée lors du spectacle aborde le naufrage de l’Empress of Ireland. «Ça va faire 100 ans bientôt que ce paquebot a sombré au large de Rimouski, faisant plus d’un millier de victimes, c’est une bonne occasion de remémorer aux gens cette histoire trop souvent oubliée.»
Du rock à l’harmonica
L’aspirant professeur d’université souligne que la musique n’est pour l’instant qu’un passe-temps. Il rédige actuellement sa thèse de doctorat sur l’attribution génétique, un projet interdisciplinaire qui allie la politique, l’éthique et les sciences de la santé. Son intérêt pour la musique s’harmonise bien à son emploi du temps puisqu’il a un horaire flexible.
Son parcours musical débute il y a huit ans, alors qu’il participe à Cégeps en spectacle en tant que guitariste et chanteur d’un groupe rock. Il commence à composer mais ne se sent pas à l’aise sur scène. Il apprend l’harmonica et teste son oeuvre au Gainzbar et au Petit Medley, où il reçoit un bon accueil. « L’harmonica est vraiment un plus pour ma musique. Ça m’a motivé, et mon matériel est maintenant assez travaillé pour être présenté en solo», affirme-t-il.
Le gagnant n’a que de bons commentaires à faire sur son expér ience à UdeM en spectacle. « C’était fantastique. Ça m’a donné une dose d’adrénaline incroyable. Le show était vraiment bon, et on a développé une belle chimie entre artistes », raconte-t-il. Le vainqueur se met moins de pression pour la finale nationale, qui aura lieu le 7 avril. « Je serai en compétition avec les meilleurs des meilleurs. C’est moins stressant, car je ressens moins la pression de l’emporter à tout prix», explique-t- il.
Alexandre a soumis sa candidature au Festival en chanson de Petite- Vallée. Il compte également participer aux Francouvertes l’année procha ine . « Si je remporte un concours, j’utiliserai l’argent pour travailler sur un album, expliquet- il. Rien n’est gagné, mais j’ai une attitude optimiste héritée de mon grand-père entrepreneur : il y a des choses qui fonctionnent, d’autres pas, faut pas s’en faire avec ça. »
À propos d’UdeM en spectacle : une soirée éclectique
Huit étudiants se sont partagé la scène du Centre d’essai du Pavillon J.-A. DeSève dans l’espoir de remporter le 1er prix. Afin de se qualifier, ils ont dû, au préalable, entrer en compétition avec une trentaine d’aspirants finalistes. Rythmes latins, voix mélodieuses, ballades à la Amélie Poulin, improvisations de jazz, rap, musique électronique et guitare acoustique attendaient l’auditoire de ce spectacle principalement constitué de prestations musicales.
Fulgence Bla, Rudy Caya (ex-Vilain Pingouin) et Damien Robitaille constituaient le jury chargé de choisir les lauréats. Pendant ses délibérations, le déjanté Benoît Paradis Trio a diverti la foule à coups de chansons jazz humoristiques. C’est un Damien Robitaille nerveux et peu à l’aise qui a ensuite annoncé le nom du grand gagnant. «Je ne suis pas bon avec les speechs», a confié le chanteur.
Tous les participants semblaient ravis de leur expérience. «J’allais là pour m’amuser, et ce fut le cas», a dit Lucien Dubois, arrivé en deuxième place. «On est satisfaites de notre troisième prix, a assuré Virginie Proulx-Tremblay, membre du groupe Duète. Comme ça, on n’aura pas à se rendre en Abitibi!»