Campus

Dossier dérapages : Rappel des faits

HEC « blacklistée »

Une trentaine d’étudiants de HEC se retrouvent, en septembre dernier, impliqués dans une affaire révélée par une vidéo diffusée sur Internet par un spectateur. Le corps et le visage peints en noir et vêtus d’habits rappelant le sprinteur jamaïcain Usain Bolt, le groupe d’étudiants scandent, au CEPSUM, des slogans comme « we want some weed! ». Certains des agitateurs brandissent des singes en peluche, la mascotte du groupe d’intégration A01 de HEC, organisateur de ces « festivités ».

La nouvelle ne tarde pas à se répandre à l’extérieur du campus. Le lendemain, le quotidien The Gazette reprend l’affaire dans ses pages. Usain Bolt lui-même se dit « dégouté » par l’hommage qui lui a été rendu. Après avoir présenté des excuses publiques, la direction de HEC réagit et propose des ateliers de sensibilisation que les responsables de l’affaire ainsi que les organisateurs d’évènements de la vie étudiante sont obligés de suivre.

L’auteur de la vidéo, Anthony Morgan, un étudiant de McGill d’origine jamaïcaine, regrette l’utilisation de clichés culturels ou raciaux pour rendre hommage à une personne ou un groupe de personnes. Certaines conduites, en période d’intégration, devraient faire l’objet de plus de réflexion à l’avenir. « J’ai cherché à cibler un problème de société afin de créer un dialogue », a déclaré M. Morgan sur montrealexpress.ca.

Maxime Dubois

 

Affaire Josef mengele

Le 22 aout dernier, la Faculté de droit de l’UdeM fait face à un problème gênant. The Gazette raconte qu’un étudiant, dont l’identité n’a pas été dévoilée, s’est rendu à l’un de ses cours déguisé en Josef Mengele, un médecin nazi connu pour les expériences pseudo-scientifique qu’il a réalisées sur plusieurs milliers de victimes de l’Holocauste. Les étudiants avaient été invités à se rendre à ce cours avec un déguisement sur le thème médical relié à la couleur rouge. Moustache à la Hitler, sarrau couvert d’empreintes digitales rouge sang avec l’inscription « Mengele » écrite à la main dans son dos : le fautif n’a négligé aucun détail.

L’étudiant ne réalisait pas la portée de ses actions, plusieurs étudiants présents dans la salle de cours ce jour-là lui suggèrent d’écourter sa « blague ». Après avoir rencontré l’administration de HEC, l’étudiant en question a exprimé ses regrets aux premiers témoins avant de publier une lettre d’excuses qui sera lue à l’interne par une centaine d’étudiants. Un mea-culpa qui poussera la Faculté à vite oublier l’affaire.

Dans l’article de The Gazette, Jilian Friedman, coprésidente de l’Association des étudiants juifs en droit de l’UdeM (AEJD), juge que la Faculté a « superbement géré ce problème », regrettant que l’étudiant « n’ait [pas] réalisé à quel point il pouvait blesser » certaines personnes par son action. Elle conclut: «Excuses exprimées, excuses accep- tées, affaire classée.»

Une autre étudiante en droit, Supriya Dwivedi, regrette cependant la position de l’Université, jugeant qu’il serait plus constructif pour les étudiants de condamner cette pratique. Elle incite d’ailleurs l’administration à condam- ner systématiquement ce genre de pratique.

Maxime Dubois

 

À ne pas faire lors d'une journée d'intégration. (Crédit : Mélaine Joly)

«Les Français cultivent leur singularité »

Les étudiants français de l’école HEC ont pu se sentir interpelés par deux récents articles parus dans L’Intérêt, le journal des étudiants de HEC. Kyle Krawchuk et Steven Roth, auteurs respectifs de « Trop de Français à HEC ? Non. Trop de Français ignorants? Oui! » et « Cultiver sa singularité pour bien s’intégrer », critiquent l’insouciance et le manque de curiosité envers la culture québécoise qui règne au sein de la communauté étudiante française à Montréal.

Kyle Krawchuk, un étudiant anglophone de Colombie-Britannique, affirme, dans la parution du 9 décembre, qu’il est « tanné de voir l’indifférence de certains à l’égard de[s] on pays et de[s] a culture ». Selon l’auteur, trop peu de Français s’intéressent au contexte sociopolitique dans lequel ils se trouvent. Cette attitude serait souvent teintée de moqueries envers les Québécois et leur accent. L’utilisation d’une photo caricaturale d’un Français portant un manteau de marque Canada Goose et fumant une cigarette a également provoqué du mécontentement chez les lecteurs.

Le journal L’Intérêt a invité par la suite, le 9 décembre dernier sur sa page Facebook, les lecteurs à envoyer leurs commentaires (négatifs ou positifs) afin de les publier dans la première parution du mois de janvier. Un droit de réponse qui n’a jamais été respecté. À la place, un second article écrit par Steven Roth, vice-président interne du journal, a été publié le 23 janvier.

Steven Roth, un étudiant français, y revient sur la sortie de M. Krawchuk et qualifie l’article de son collègue de billet d’humeur dénué de relents xénophobes. Il précise que certains reproches ont leur part de vérité. « De même, si [un Français] était auparavant féru supporter de soccer en Europe, ignorer l’existence même de L’Impact (sic) relève effectivement d’un comportement arrogant déplorable », écrit M. Roth.

Alexandre Lemaire

 

Scandale du Carnaval

Pour le lancement de son carnaval d’hiver 2012, la Fédération des Associations étudiantes du Campus de l’UdeM (FAÉCUM) publie une vidéo promotionnelle jugée inacceptable par l’UdeM. Le montage montre des étudiants qui consomment de l’alcool et tiennent des propos sexistes dans les locaux de l’Université. Une mauvaise publicité, estime l’UdeM, qui exige le retrait immédiat de la vidéo d’Internet. Dans la foulée, la FAÉCUM perd son permis d’alcool.

La Fédération étudiante a dû reporter la tenue de toutes activités impliquant la consommation d’alcool dans l’enceinte de l’UdeM. Le party 2e étage s’est d’ailleurs tenu avec trois semaines en retard – soit le 1er mars –, dans une salle en dehors du campus spécialement aménagée pour l’occasion.

Chaque année, la FAÉCUM publie une vidéo pour promouvoir le carnaval. Il s’agit d’une activité où les différentes associations étudiantes s’affrontent dans le cadre de de différentes épreuves proposées. Le vainqueur remporte une coupe qu’il remet en jeu l’année suivante. La vidéo montre d’habitude les membres de ces associations qui se disent prêts à détrôner le tenant du trophée.

La version 2012 de cette vidéo a été jugée trop offensante par la porte-parole de l’UdeM, Flavie Côté : « Cela ne reflète pas les valeurs de l’école, a-t-elle déclaré dans le dixième numéro du Quartier Libre. Nous savons que ces fêtes sont importantes, mais les valeurs doivent d’abord être respectées. » De son côté, la secrétaire générale de la FAÉCUM, Stéfanie Tougas, a reconnu qu’il y avait eu un « dérapage ». Elle a affirmé ne pas avoir pensé que les extraits de quelques secondes montrant des étudiants consommer de l’alcool auraient pu choquer autant.

Maxime Dubois

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