La chanteuse pop Julie Brunet, alias Grenadine, se produira sur la scène du Lion d’Or dans le cadre des Francouvertes en mars (voir au bas de la page). Elle a de longues études à l’UdeM derrière elle: baccalauréat en anthropologie, maîtrise en archéologie et certificat en journalisme entamé en 2010. Retour sur son parcours atypique et ses débuts en tournée avec Coeur de pirate.
«Disons que je ne suis pas une fille avec de gros plans de carrière précis », confie Julie Brunet, rencontrée au Vices et Versa sur le boulevard Saint-Laurent. Deux passions se dégagent de son parcours éclectique : la musique et l’écriture. « Le projet Grenadine vient rejoindre les deux, résume-t-elle. Mais ce n’est rien de trop compliqué. Avant, j’écoutais de la musique classique, du rock. Maintenant, je recherche la simplicité de la musique pop. Less is more.»
Ses chansons pop-rock sont charmantes, un brin enfantines, avec des influences sixties et une touche électro. Son style découle de ses collaborations. «Mon batteur et pianiste Étienne Dupuis-Cloutier, qui a réalisé mon premier maxi, et mon guitariste Marc-Étienne Mongrain ont beaucoup contribué au son et au style de Grenadine. Au début, je pensais faire un truc plus folk, plus lo-fi. »
Son amour pour la musique commence pourtant avec le classique. Elle pratique le violon dès l’âge de huit ans et étudie l’alto au Conser – vatoire de musique de Montréal pendant ses études secondaires. « Ma formation m’a appris une certaine discipline, un état d’esprit, raconte-t-elle. Mais je me suis écoeurée. En classique, les gens regardent ta performance. En pop, on regarde comment tu trippes.» Elle abandonne tout pour des études en création littéraire au cégep du Vieux- Montréal.
Quelques mois plus tard, elle entreprend des études plus scientifiques à l’UdeM. « J’avais apprécié mon cours d’anthropologie au cégep, alors je me suis lancée là-dedans sans trop savoir ce que je voulais faire». Un choix de domaine universitaire qui lui a donné une rigueur d’analyse. « J’aime décortiquer les sons de la musique commerciale, analyser ce qui fait accrocher le monde.»
L’époque Coeur de pirate
En 2007, alors qu’elle est étudiante à la maîtrise en archéologie, elle se fait approcher par Coeur de pirate en tant qu’altiste et claviériste ou musicienne-accompagnatrice. «Au début, on était juste trois, on s’exerçait dans son salon, chez ses parents. À la fin, on était en France et ça commençait à bien fonctionner, raconte-t-elle. J’ai beaucoup appris sur le déroulement des tournées, sur les dessous du métier et de l’industrie, sur comment ça se passe en France par rapport à ici.»
En 2010, elle quitte l’aventure pour entreprendre le projet Grenadine. Elle fait paraître un maxi homonyme. «J’écrivais des chansons depuis 2007, mais, à ce moment-là, j’accompagnais Coeur de pirate et j’étais en plein dans ma maîtrise. Je repoussais tout le temps mon projet parce que j’avais 1000 choses à faire. » Salué par la critique québécoise, le projet est téléchargé plus de 15000 fois et attire l’attention du magazine français Les Inrocks, qui classe Grenadine dans les artistes à surveiller.
À la même époque, elle commence un certificat en journalisme, écrit pour Quartier Libre et collabore au blogue culturel BangBang. Peu après, elle met ses études de côté pour se consacrer entièrement à sa musique. « J’ai dû arrêter le certificat par faute de temps. J’ai un peu fait mon deuil de mes études. En même temps, ça fait un p’tit bout de temps que je suis à l’Université. Mais la formation, ce n’est jamais vraiment fini. »
Avec Grenadine, Julie Brunet aurait-elle trouvé sa voie ? « Je doute toujours, mais il commence à y avoir une accumulation de signes. J’ai reçu une bourse du Conseil des arts et des lettres du Québec, je travaille avec un gérant. Je gagne de plus en plus ma vie avec ça. C’est pas mal maintenant que ça se passe.»
grenadine.bandcamp.com
Grenadine se mesurera à Thierry Bruyère et Fleur de Peau le mardi 13 mars à 20 heures au Lion d’or, 1676, rue Ontario Est dans le cadre des Francouvertes 2012.
Les Francouvertes, un tremplin
Le concours québécois Les Francouvertes s’adresse à la relève francophone. Un jury formé de membres de l’industrie et par le public présent évaluent les musiciens retenus. Le grand lauréat remporte entre autres une bourse de 10000 $. Véritable tremplin musical pour les artistes de la relève, Les Francouvertes ont entre autres révélé au public Loco Locass, Les Cowboys fringants, Karkwa, DobaCaracol, Bernard Adamus et La Patère Rose.
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