Il fait fantasmer le public français depuis 1951 avec ses spectacles burlesques. Il fait rêver avec ses jeux d’ombres sensuels, ses déhanchements excitants et ses chorégraphies suaves. Il dit offrir « le plus beau spectacle nu au monde ». Voici le Crazy Horse, ce fameux cabaret parisien des plaisirs grivois, présenté par l’œil expérimenté du cinéaste Frederick Wiseman dans son plus récent documentaire.
Présenté en ouverture de la 14e édition des Rencontres internatio nales du documentaire de Montréal (RIDM), qui se déroulent du 9 au 20 novembre, Crazy Horse donne à voir le quotidien de cette institution de l’érotisme.
Le film s’inscrit dans une série de documentaires sur les grandes institutions françaises (comme la Comédie Française et le Ballet de l’Opéra de Paris) déjà élaborée par le réalisateur américain. Cette fois, le cinéaste rend compte de l’artifice du spectacle dans lequel vivent ces femmes minces aux courbes délicates et aux seins pointus.
La caméra de Wiseman suit parfois les corps de très près, d’une manière omnisciente et presque participative.
D’autres fois, il filme les scènes d’un point de vue plus détaché, comme s’il voulait souligner la rupture entre le regard du spectateur et l’indifférence de ces filles qui se caressent avec volupté. Par ces cadres léchés, le réalisateur arrive à rendre compte de la puissance érotique des numéros et du travail minutieux des éclairages. Il sait mettre en valeur le savoir-faire du metteur en scène du théâtre Crazy Horse, Philippe Decouflé, et de son directeur artistique, Ali Mahdavi.
Crazy Horse est présenté au Cinéma du Parc dès le 25 novembre.
À voir également aux RIDM :
Rétrospective de l’œuvre de Frederick Wiseman. En hommage au cinéaste américain de Crazy Horse, les Rencontres offrent des projections de ses films les plus
connus Boxing Gym (18 novembre) et La Danse, le ballet de l’Opéra de Paris (17 novembre).
Dragonslayer, de Tristan Patterson. Présenté en première québécoise, ce premier film du réalisateur
brosse le portrait d’un ancien skater de 23 ans qui cherche sa place dans la vie après avoir été encensé pour ses talents sportifs. «Meilleur documentaire» aux festivals Hot Docs (se déroulant chaque année à Toronto) et South By Southwest (festival multidisciplinaire présenté à Austin au mois de mars ) , Dragonslayer est aussi brutal qu’attachant. Présenté les 18 et 20 novembre aux RIDM.
Carnet d’un grand détour, de Catherine Hébert. La réalisatrice est de retour cette année avec un nouveau film, elle qui avait remporté le Prix du public des RIDM en 2007. Son film raconte l’histoire de Marc Roger, un griot blanc qui parcourt l’Afrique à pied pour offrir ses lectures aux gens. Un road movie qui fait découvrir la générosité de l’homme à travers ses pérégrinations. Présenté les 17 et 19 novembre dans le cadre des RIDM.