L’édition de l’Halloween 2011 est derrière nous. Certains d’entre vous ont compris avec tristesse que les vampires n’ont pas tous le charme d’Edward Cullen du film Twillight. Peut-être êtes-vous de ceux qui se sont aperçus que se maquiller comme Frankenstein n’était pas une si bonne idée: en plus d’avoir souillé vos draps de vert, vous n’avez pas encore tout à fait réussi à ramener votre visage à sa version originale. Pour mieux digérer votre désenchantement, voici quelques recommandations musicales qui s’accompagnent agréablement d’une sangria rouge sang.
Alaclair Ensemble
Musique bas canadienne d’aujourd’hui
Rap post-rigodon
Avec la sortie du premier album 4,99 du groupe montréalais Alaclair Ensemble en 2010, le rap québécois a finalement retrouvé ses lettres de noblesse. Ce disque était tellement fameux qu’il a redonné aux amateurs de rap québécois la confiance nécessaire pour remettre leur casquette des Expos à l’envers et desserrer leur ceinture d’un ou deux trous. Cet automne, Alaclair récidive avec Musique bas-canadienne d’aujourd’hui (MBCA), un coffret de trois albums aux styles très variés, mais tous aussi réjouissants les uns que les autres. Avec l’album Touladis, Alaclair Ensemble explore un registre folklorique qui donne le goût de danser en ligne. L’album Le roé c’est moé est en quelque sorte la continuation de 4,99. Du rap chanté avec un français teinté de joual québécois sur des rythmes produits « icitte ». Le troisième album, Un piou piou parmi tant d’autres, présente un amalgame de chansons électroniques produites par Kenlo et Vlooper, deux membres du groupe. Pour ceux qui seront triplement convaincus du talent d’Alaclair avec MBCA, ne manquez pas le lancement officiel de l’opus le 4 novembre au Club Soda.
Album offert gratuitement en ligne: alaclair.com
Simon Kinsbury, Simon Kinsbury
Une carrière qui a du souffle
Simon Kinsbury chante bien, très bien même. Celui qui a étudié le chant au Cégep de Saint-Laurent l’a démontré avec le groupe Lac Estion et le confirme cette fois encore avec son premier projet solo.
Avec ce nouvel album, Simon Kinsbury s’éloigne du style plus rock de Lac Estion pour produire un disque aux élans folks. Il laisse tomber les distorsions de guitare pour miser sur des mélodies vocales accrocheuses. Les compositions plutôt sobres de l’album permettent enfin à la voix de Simon de s’épanouir. Ses textes mélancoliques et sincères font de cet album une charmante bande sonore pour l’automne. Ses réflexions sur le métier d’artiste sont particulièrement touchantes dans sa chanson Feux d’artifice : «Ce métier-là, il est venu à toé/Faire des shows de boucane en se bouchant les oreilles/Pour du monde qui voudrait faire pareil».
Si vous avez le goût d’entendre la voix de Simon, allez au lancement de son album le 12 novembre à L’Escogriffe, dans le cadre du festival de musique Coup de coeur francophone.
Escogriffe 4467, rue Saint-Denis
Still Corners
Creatures of an Hour
À écouter avec du maïs soufflé
Les Still Corners aiment le cinéma. La musique d’ambiance du groupe britannique regorge d’influences cinématographiques inspirées de la nouvelle vague française ou des films d’horreur italiens. La rencontre entre Greg Hughes et Tessa Murray, les fondateurs du groupe, est aussi digne d’un scénario hollywoodien. Dans le train qui le ramenait chez lui, à Londres, Greg a soudainement senti le besoin d’approcher Tessa, une parfaite inconnue, pour former un groupe musical avec elle.
Dans la lignée d’artistes tels que Beach House et Broadcast, deux excellents groupes indies, les Still Corners maîtrisent l’art de la pop éthérique avec leur premier album Creatures of an Hour. Tessa Murray chante sur cet album avec sa voix chaleureuse et douce. Tellement douce qu’elle donne parfois l’impression de soupirer plutôt que de chanter. Les chansons Endless Summer e t Into the Trees rappellent le confort et l’intimité d’un lit. Cette atmosphère douillette va de pair avec les paroles du groupe, qui explorent souvent le thème du rêve et de l’imagination.
Album en vente depuis le 11 octobre
