Volume 18

Pas touche à mon cégep

François Legault a dit qu’il souhaitait éliminer les cégeps et les remplacer par une année supplémentaire au secondaire et une autre à l’université. Il a affirmé que le cégep est l’endroit idéal pour « décrocher » et apprendre à fumer de la drogue. Six étudiants du premier cycle à l’Université de Montréal réagissent à ces propos.


Miriam Bolduc :

« Je suis vraiment contre l’idée d’abolir les cégeps. Premièrement, je ne sais pas ce qu’il  pensait faire avec les  programmes techniques, ce que ça deviendrait s’il n’y avait plus de  cégep. Deuxièmement, je trouve que le cégep est  un milieu transitoire qui permet une  ouverture ainsi qu’une précision de nos centres d’intérêts avant de nous lancer  tout droit  dans un bac. Et il y a des programmes très exigeants, donc je ne comprends pas pourquoi  il dit que ça sert  juste à «décrocher». Je trouve que c’est une particularité du système  d’éducation québécois qui est encore très  pertinente maintenant. »

 

Régina Osega :

« Je trouve que c’est important, les cégeps. C’est un lieu où tu apprends à connaître de  nouvelles personnes, tu en découvres aussi davantage sur la matière que tu veux étudier  plus tard. C’est un lieu de préparation [à l’université] où il y a des professeurs  compétents, selon moi. Tu apprends aussi à mieux te connaître. Ce n’est pas un lieu pour  fumer du pot, en tout cas ! »

 

 

Yannick Gervais :

« Moi, personnellement, je ne suis jamais allé au cégep, mais les gens que je connais qui y  étaient se retrouvaient souvent évachés sur des divans à écouter des dessins animés : ils  n’étudiaient pas. Un en particulier était au cégep depuis sept ans. Je ne peux pas  vraiment dire que je parle pour la majorité, mais il y en a beaucoup, selon ce que j’ai  entendu, qui sont là juste pour perdre leur temps. Mais, en soi, c’est un peu dur de dire  jusqu’à quel point le cégep est utile de nos jours, considérant qu’à l’université, tu as  parfois besoin de deux fois moins de cours pour apprendre la même quantité de matière.  Par exemple, au cégep, il y a bio 1 et bio 2; les deux cours équivalent à un seul cours de bio à l’université. Parfois, ils mettent peut-être un peu des cours pour rien et font payer les étudiants [pour rien]. »

Béatrice Auger :

« Je ne suis pas d’accord. C’est sûr que selon ton programme, ça peut être plus ou moins  relax. Mais je pense que l’abolir ne serait pas la meilleure solution, peut-être juste le  modifier. Je pense que ça pourrait être utile pour les jeunes d’avoir peut-être une année au  cégep qui en serait plus une de découvertes, pendant laquelle on pourrait faire plusieurs  cours variés pour essayer de nouvelles choses. Les jeunes pourraient ainsi se découvrir  des passions insoupçonnées. Après ça, on pourrait faire une deuxième année qui serait  préparatoire à des études universitaires. Mais je ne pense pas qu’avoir une année de plus  au secondaire serait mieux, car on suivrait les mêmes cours. Par contre, une année de plus à l’université, ça pourrait être intéressant – une année plus générale, comme il y en a déjà dans certains programmes. »

Lucas Cardinal :

« Je ne suis pas d’accord du tout. Je crois que les cégeps sont très utiles pour s’orienter,    pour savoir où on veut aller dans la vie. Et puis, ce n’est pas la majorité des cégépiens qui    fume du pot; c’est peut-être une phase de la vie, mais ce n’est pas tout le monde qui fait ça. Il y a beaucoup d’étudiants sérieux, qui font des techniques, qui font des cours  préuniversitaires. Enfin, la philosophie et les autres matières [de base] comme l’anglais et  l’éducation physique sont vraiment essentielles au système éducatif en général. Surtout la  philosophie, je pense que c’est une matière qu’on ne donnerait pas [sinon]; c’est  important d’avoir un niveau minimal d’anglais; l’éducation physique, c’est toujours bon d’en faire. »

Marilyne Léveillé :

[rires] « Je pense que ce n’est pas très intelligent de sa part, parce que l’école secondaire,  ça réunit des élèves de 12 à 17 ans, à peu près. S’ils rajoutent une année au secondaire, ça  va réunir des élèves de 12 à 18-19 ans, donc déjà là, je trouve que c’est un peu bizarre, car à  partir de 16 ans, tu as une mentalité un peu différente. »

 

 

 

 

 

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