Les fanatiques du football des Carabins ont leur point de rencontre sur Internet. Actif depuis octobre 2008, le blogue — allezlesbleus.ca — est tenu par un père et son fils passionnés des Carabins. Ils commentent et analysent chaque match en plus d’entretenir la discussion pendant la saison morte. Et ça marche. Selon le site toutlemondeenblogue.com, leur site arrive au 3e rang des blogues sportifs les plus lus au Québec. Entrevue avec le fils, Marc-Antoine Arbour.
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Quartier Libre : Pourquoi avoir fondé un blogue sur le football universitaire et les Carabins ?
Marc-Antoine Arbour : Nous nous sommes rendu compte qu’il n’y avait pas vraiment d’informations à la suite des parties. Il n’y avait rien à l’Université, ni sur Internet, ni sur la page du site des Carabins. Il était impos s ible, par exemple, de connaître la liste des joueurs blessés ou de savoir qui allaient jouer dans les prochaines parties. Aussi, personne n’osait donner son avis sur la performance des joueurs ou sur les parties jouées. Bref, c’était facile de connaître le résultat des matchs, mais pas de trouver des textes d’analyse. Ce manque de contenu, c’est la principale raison de la naissance de notre blogue.
QL : À la suite de sa création, comment le blogue a-t-il évolué?
M.-A. A. : Pour la création d’un blogue, ça prend toujours un certain temps avant de recevoir beaucoup de visiteurs. Mais aussitôt que le nôtre a commencé à se faire connaître un peu, il a grossi assez rapidement. Aujourd’hui, environ trois ans après sa création, le blogue accueille en moyenne mille personnes par jour, ce qui représente une augmentation de 25 % par rapport à l’année dernière. Nous publions autour de trois articles par semaine, ce qui demande beaucoup de temps, mais ça nous paraît essentiel d’en faire autant. Aussi, cette popularité nous a forcés à être plus sérieux qu’avant dans nos entrevues d’après-match.
QL : Pourquoi vous intéressezvous au football universitaire et aux Carabins en particulier ?
M.-A. A. : La principale raison, c’est l’atmosphère du football universitaire. Elle est vraiment unique : les spectateurs sont jeunes et ils encouragent les Carabins avec un réel enthousiasme. Aussi, nous nous sentons plus proches des joueurs et de l’action, ce qui rend les parties vraiment intéressantes. Enfin, puisque les joueurs ont notre âge, cela les rend beaucoup plus accessibles.
En ce qui concerne les Carabins, nous trouvons que c’est l’équipe la plus sérieuse du football universitaire, surtout depuis le scandale des initiations de l’équipe de McGill et de leur équipe de Quidditch [voir encadré]. Il y a aussi le Rouge et Or de l’Université Laval, mais eux, nous les détestons au plus profond de notre âme ! Par contre, ce sont les meilleures parties auxquelles assister. La foule est tellement intense que le nombre de policiers est plus élevé que lors des parties contre une autre équipe. Peut-être qu’ils ont peur qu’on se batte… ce qui serait logique, puisque ça se voit tout de suite que la foule est plus violente lors des confrontations entre les Carabins et le Rouge et Or.
QL : Y a-t-il un désavantage à jouer à l’extérieur ?
M.-A. A. : Bien entendu. La foule fait toute la différence. Cette année, l’équipe des Carabins est surtout composée de nouveaux joueurs. Quand ils vont arriver à Québec pour jouer contre le Rouge et Or et que la foule de 15000 personnes vont les huer, c’est sûr qu’ils vont sentir une pression supplémentaire. Certains joueurs réagissent mieux que d’autres face à cette pression-là. Par contre, malgré la défaite du 10 septembre dernier 14-24 contre le Rouge et Or, les Carabins leur ont donné du fil à retordre. Nous sommes plus qu’impatients d’aller voir l’affrontement à domicile qui aura lieu au CEPSUM le 8 octobre prochain!
McGill et ses manchettes (à balai)
À l’automne 2005, l’équipe de football universitaire de McGill, les Redmen, a fait la manchette à la suite d’un incident ayant eu lieu durant la période d’initiation des nouveaux joueurs. Une recrue de 18 ans avait alors rapporté à The Gazette qu’on l’avait menacé d’être agressé sexuellement au moyen d’un balai et qu’il avait en plus été victime d’une série d’autres humiliations à connotation sexuelle. Les révélations de l’étudiant ont été rectifiées quelques jours plus tard dans une lettre au même quotidien.
McGill a d’ailleurs, depuis 2010, une nouvelle relation avec le balai alors qu’ils ont participé à la Coupe du monde de Quidditch, sport issu de la série de romans jeunesses Harry Potter. Bien qu’ils se soient classés au 12e rang, notamment après avoir éliminé l’équipe d’Harvard, la pratique de ce sport n’est toujours pas prise au sérieux dans la communauté montréalaise.