Ils ont choisi l’UdeM. Quatre étudiants étrangers racontent le parcours qui les a menés sur la Montagne.
MAGALI (photo ci-dessus), déçue du système universitaire français
Magali voulait se prouver qu’elle était capable de se débrouiller ailleurs que dans son pays d’origine. Pour mener son projet à bien, elle a choisi de s’installer chez des membres de sa famille… à Brossard.
Après une année de médecine, le redoublement de sa première année en archéologie et une formation professionnelle en modelage en France, elle voit dans ses études à l’UdeM une échappatoire à un système qui lui a déplu.
« Dans le système français, il n’y a pas vraiment de suivi. On est lâché au milieu de tout, on ne nous dit pas ce qu’on veut de nous. Lors de ma première année d’archéologie, il y a eu quatre mois de grève ! J’étais complètement démotivée. J’avais beau travailler et travailler, ça ne marchait pas », explique-t-elle.
Le programme qu’elle a choisi ici, une mineure en anthropologie, est plus accessible qu’en France, où il n’est offert qu’à partir de la maîtrise. Selon Magali, étudier à Montréal serait profitable à son portefeuille. « C’est moins cher que les frais de scolarité en Angleterre ! En plus, étant Français, on a un avantage sur les autres étudiants étrangers : on paie les mêmes frais de scolarité qu’un étudiant québécois. » De même, un Québécois qui étudie en France bénéficie des mêmes tarifs que ses condisciples
IRÈNE réalise un rêve de petite fille
« Je suis ici pour Bryan Adams, les paysages et le côté francophonie en Amérique du Nord », avoue Irène qui s’est fait, à huit ans, la promesse d’habiter un jour le Québec. Chose faite pour cette jeune femme d’origine malgache qui ne s’attendait pas à réaliser ce rêve un jour.
Cette étudiante en littérature a aussi fui l’hypokhâgne, la première année d’une classe préparatoire littéraire aux concours des grandes écoles françaises. « J’ai passé une très mauvaise année. Je ne voulais pas rentrer dans le moule élitiste qu’on nous imposait. Alors, après avoir vécu 20 ans dans un système européen, j’ai fui le continent » révèle-t-elle.
Irène a aussi opté pour la Belle Province, car elle est plus à l’aise en français qu’en anglais. « Je ne voulais pas non plus entrer dans l’inconnu ! », confie-t-elle.
Cela fait maintenant quatre ans qu’elle est à Montréal. « Après avoir survécu au choc culturel, je suis restée sans savoir pourquoi. Oui, je sais, c’est un peu irrationnel. C’est peut-être parce que j’ai trouvé un super appartement dans Outremont. En plus, il me reste encore plein de choses à voir ici. Je ne peux quand même pas quitter Montréal sans avoir visité au moins une fois le Marché Jean-Talon ! », termine-t-elle.
AMIT voulait voir le nord
« On connaît peu de choses du Québec, raconte Amit. Le hockey, la défense de la langue française, l’accent, mais à part ça ? » En tant que francophone, Amit avait bien envie de découvrir la culture québécoise. Mais s’il a choisi Montréal comme lieu d’études, c’est un peu par défaut. « Je connais assez bien les États-Unis, et ça me titillait de visiter l’autre grand pays de l’Amérique du Nord : le Canada. J’ai regardé les échanges bilatéraux proposés par ma faculté. Deux universités étaient très bien pour étudier le journalisme : l’Université de Louvain en Belgique et l’Université de Montréal. Mais m’inscrire en Belgique aurait été plus compliqué administrativement que de venir ici, car leur programme n’est pas encore rodé », explique-t-il.
C’est la réputation et le prestige de l’UdeM qui l’ont motivé à venir étudier ici. « Dès mon arrivée, j’ai été impressionné par la taille du campus et par l’organisation de l’accueil des étudiants étrangers », ajoute le jeune homme.
Venu de l’Université de Neuchâtel fréquentée par seulement 4000 étudiants, il voulait connaître la vie sur un grand campus desservi par trois stations de métro et rencontrer un maximum d’étudiants internationaux.
STEVE, le francophile
« Montréal, c’est loin de la Belgique, donc c’est bien ! », affirmeSteve, étudiant à la maîtrise en criminologie. Ce Belge néerlandophone est venu à Montréal d’abord pour améliorer son français.« J’ai un peu de difficulté avec l’accent québécois etquelques mots de vocabulaire », admet l’étudiant en ajoutant que « par exemple ici, une serviette, c’est une napkin. Il faut que je m’adapte ! »
Le cours sur le crime organisé donné par l’UdeM l’a également incité à faire un échange CREPUQ vers Montréal plutôt qu’un échange ERASMUS partout ailleurs en Europe. « Ce cours n’est pas donné en Belgique alors que mon mémoire traitera de ce sujet », explique-t-il.
« J’aime bien rester pendant quelques mois dans un endroit et repartir ensuite. Je suis arrivé il y a quelques jours, alors c’est encore trop tôt pour décider de faire ma vie ici. Mais, comme on dit en flamand, peut-être que Montréal va “m’envoler le coeur”! », s’enthousiasme-t-il.
MATHILDE MERCIER