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Touchés en plein coeur

Le local 142, avec ses cordes d'acier suspendues au plafond, semble avoir été conçu pour l’escrime. (Crédit photo : Maxime Dubois)

Épées, fleurets et sabres n’auront plus leur place dans les locaux de l’UdeM l’année prochaine. La direction du Centre d’éducation physique et des sports de l’UdeM (CEPSUM) n’a pas l’intention de renouveler le bail du club d’escrime, les Mousquetaires. Membres, parents et entraîneurs sont en colère et regrettent le manque d’explications.

« J’ai la rage », dit Margaux Raab, étudiante aux HEC, sans cacher la peine que lui cause la possible fermeture du club d’escrime, qu’elle fréquente depuis deux ans. Surtout, le CEPSUM n’a fourni aucune explication quant à cette décision. « Ils se sont contentés de dire qu’ils avaient besoin de la salle, explique l’entraîneuse Tetyana Khalfaui. Ils veulent nous mettre dehors et je ne sais même pas pourquoi. C’est injuste. »

Des parents et des athlètes ont tenté de contester cette décision en envoyant une dizaine de lettres à Paul Krivicky, directeur général du CEPSUM. « On doit en discuter dans les prochaines semaines », a répondu M. Krivicky. Selon lui, le CEPSUM a fait preuve de tolérance à l’égard du club. « Nous avons été collaborateurs, assure-t-il. Cela fait déjà quatre ans que nous leur faisons comprendre qu’ils doivent trouver de nouveaux locaux. »

Avec l’augmentation du nombre d’étudiants à l’UdeM, Paul Krivicky se dit « débordé » par la demande. « Ça devient difficile de répondre aux besoins de la communauté étudiante, poursuit le directeur. Il nous faut cette salle. »

La salle litigieuse — le local 142 — est située au stade d’hiver du CEPSUM en dessous des gradins de la patinoire. Les cordes d’acier suspendues au plafond et le sol en bois franc, où sont dessinées les pistes, laissent penser qu’elle a été conçue pour l’escrime. Ce que nuance M.Krivicky. «Ce n’est pas exclusivement une salle d’escrime, explique-t-il. Nous pouvons y organiser des cours d’aérobie ou des réunions académiques. »

Jusqu’à présent, le club s’était toujours montré conciliant. «Nous avons toujours dû nous adapter à leurs demandes , raconte Mme Khalfaui. Les vestiaires qu’occupait le club Les Mousquetaires ont notamment été donné sà l ’ équipe de hockey des Carabins .« Aujourd’hui, les athlètes se changent dans le bureau avant les entraînements, ne décolère pas Mme Khalfaui. Je ne me suis jamais plainte de cela. »

Peu de reconnaissance

« Nous avons une belle équipe, croit Margaux Raab. C’est dommage que cette discipline ne soit pas plus connue, ici. » Les résultats du club sont pourtant intéressants. Certains athlètes ont participé à des compétitions majeures. C’est le cas d’Anissa Khelfaoui, qui a été membre de l’équipe algérienne aux Jeux olympiques de Pékin en 2008. Elle n’avait alors que 16 ans. Une valeur ajoutée certaine pour Tetyana Khalfaui. « Le club des Mousquetaires est le meilleur endroit pour découvrir et pratiquer l’escrime à Montréal », assure Jean-Alexandre Perras, au club depuis six ans.

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