Après avoir explorer l’univers de l’auteur argentin Copi, le Théâtre Tartare revient ce printemps avec la création de Mérédith. Le monologue humoristique, écrit par Marie-Christine Vallée, brosse le portrait de la solitude d’une jeune femme célibataire aux tendances névrotiques. Le metteur en scène Jean-François Lapierre et son actrice, Geneviève St-Louis, nous ont rencontrés, sandwich à la main, dans leur espace de répétition, pour parler de leur nouveau spectacle présenté du 29 mars au 16 avril prochain, à la Balustrade du Monument National.
Quartier Libre : Qui est Mérédith?
Jean-François Lapierre et Geneviève St Louis : Mérédith est une jeune femme organisée, qui se sait intelligente et qui n’arrête jamais de penser. Le fantasme de l’homme parfait qu’elle s’est créée l’empêche de voir ce qui se trouve autour d’elle. Sa solitude l’amène à entendre une voix. L’aspect primordial de la pièce est la révélation de son côté intérieur, ce qui l’amène à vivre sa profonde solitude. En fin de compte, son seul obstacle, c’est elle-même. Le nom Mérédith, c’est aussi un clin d’œil de l’auteure aux grandes héroïnes de la dramaturgie comme Medée ou Andromaque.
Q. L.: L’auteure de la pièce est Marie-Christine Lavallée, qui a déjà écrit Richard Fortin, défiguré, pièce présenté en 2006 à Québec. D’où vient l’idée de Mérédith et comment avez-vous travaillez à partir du texte ?
J-F. Lapierre et G. St Louis : Le texte répondait à une invitation du Théâtre de la Névrose de Montréal. Marie-Christine devait, pour une soirée bénéfice, créer un texte d’une quinzaine de minutes à partir de la phrase « j’entends ta voix, ta vois m’appelle » de Noces de Sang de Federico Garcia Lorca. Par la suite, elle a décidé de partir de là afin d’écrire un monologue sur une femme célibataire, Mérédith. Le texte est dense dans sa forme. Il y a beaucoup de calambours, de jeux de mots, d’assonance. Mais l’écriture est fluide et le travail de mise en scène est venu naturellement des mots. Ca n’a vraiment pas été ardu.
Q.L. : L’humour et la satire sociale semble être une manière pour votre compagnie d’explorer les travers humain. Qu’est ce que permet la comédie?
J-F Lapierre et G. St Louis : À travers l’humour, c’est plus facile de faire passer un drame. Au théâtre, l’humour vient appuyer le côté satirique et absurde d’une situation. L’humour permet aussi de mettre en relief les travers et les défauts humains. C’est exactement ce qui se passe dans Mérédith. Ce personnage révèle le côté ultra caché de sa personnalité, un peu honteux et intime, avec lequel ont peut complètement s’identifier comme spectateur.
Q.L. : Mérédith est l’histoire d’une femme célibataire. Cette pièce s’adresse t’elle également aux hommes ? A quoi doit s’attendre le public ?
J-F. Lapierre et G. St Louis : La pièce parle avant tout de solitude. Les femmes vont peut-être plus facilement s’identifier au personnage de Mérédith, mais d’autres femmes ou les hommes vont simplement se reconnaître dans sa solitude. Tout le monde a un jour vécu la solitude et le découragement. Et qu’on soit un homme ou une femme, on peut facilement se bloquer en amour à cause de certains idéaux. Chaque spectateur peut s’identifier à un aspect de Mérédith. Mais rassurez-vous, solitude ne veut pas dire désespoir. Il y a de l’espoir dans la pièce et le public va le sentir.
Propos recueillis par Sarah Maquet et Anne-Sophie Carpentier. Photo Rose Normandin.