© Joshua Wilson

Encore du travail à faire pour combattre la violence faite aux femmes

Le 25 novembre marque la Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes.

« J’ai l’impression que je répète la même chose depuis vingt ans », déplore la professeure à l’Unité d’enseignement en travail social à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) Catherine Flynn. Elle s’intéresse à la question des violences faites aux femmes depuis 2006 et estime que les choses n’ont pas changé autant que souhaité.

Cette année, la campagne des Nations unies inaugurée en cette journée se concentre sur la violence numérique dont les femmes sont victimes partout dans le monde. Mme Flynn exprime d’ailleurs son inquiétude face à la montée en popularité des influenceurs dont les discours prônent le masculinisme. « Comme féministe et comme mère, je suis souvent préoccupée à savoir si mes filles vont être aussi libres que moi », avoue-t-elle.

L’Organisation des Nations unies (ONU) a instauré la journée de sensibilisation du 25 novembre en 1999. Elle définit la violence de genre comme «tout acte de violence fondée sur le genre qui entraîne, ou est susceptible d’entraîner, un préjudice ou une souffrance physique, sexuelle ou psychologique pour les femmes. »

Selon les données de l’ONU, encore à ce jour, près d’une femme sur trois subira des violences sexuelles au cours de sa vie.


Violence en ligne

Selon des données de The Economist, 38 % des femmes ont été victimes de violence en ligne. De plus, celles des générations Y et Z sont plus à risque de subir ce type de violence.


Coupes budgétaires, violence institutionnelle

Lors de son entrevue avec Quartier Libre, Mme Flynn a révélé qu’actuellement, la violence institutionnelle faisait partie de celles qui touchent le plus les femmes au Québec. Dans un contexte de coupes budgétaires dans le système de santé et de gel des subventions destinées aux milieux communautaires, « ce sont les femmes qui vont en payer le prix », avertit la chercheuse.

Elle cite notamment les coupes faites au sein du programme québécois Indemnisation des victimes d’actes criminels (IVAC) ainsi que les problèmes de financement du Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel CALACS de Longueuil.

Dans les deux cas, les femmes marginalisées risquent d’évoluer dans un système où elles seront traitées « comme des citoyennes de seconde zone », regrette Mme Flynn.

Solidarité et mobilisation

Mme Flynn révèle ressentir énormément de cynisme. Toutefois, sa source d’espoir réside dans l’action communautaire et la solidarité, nuance-t-elle.

« C’est par les initiatives de solidarité qui sont portées par et pour les femmes en lesquelles j’ai vraiment confiance en ce moment », avance la féministe. Une pétition en ligne fait d’ailleurs appel à la mobilisation sociale afin de sauver le CALACS de Longueuil.

Au Québec, le Conseil du statut de la femme (CSF) prévoit 12 jours d’action du 25 novembre au 6 décembre 2025, journée de commémoration de la tuerie à Polytechnique Montréal. L’action sera dédiée à la sensibilisation face au contrôle coercitif et aura pour slogan Détectons les signes, soutenons les victimes.

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