Culture

L’art célébré au grand écran

Une tradition culturelle s’est établie à Montréal au cours des dernières décennies : celle des festivals. Structures dynamiques et interactives qui servent de plateforme à une multitude de disciplines artistiques, ils donnent la chance au public de découvrir des œuvres parfois moins accessibles. Le Festival international du film sur l’art (FIFA) propose pour une 29e édition, des films consacrés… aux arts. Onze jours de festivités qui soulignent le travail des artistes, devant comme derrière la caméra.

« Les gens n’osent pas aller dans les musées, encore moins dans les galeries d’art. Les films que l’on présente au festival nous amènent dans l’univers des artistes, au cœur de la création ; les gens pourront ainsi voir que l’art est plus accessible qu’on le pense », explique René Rozon, directeur et fondateur du FIFA. Profiter du nombre foisonnant et grandissant de films sur l’art et de l’accessibilité qu’ils offrent pour faire connaître des peintres, danseurs ou créateurs de mode au public, voilà en quelque sorte l’objectif du FIFA.

En 29 ans, le directeur a pu suivre une évolution aussi bien sur le plan des supports filmiques que des domaines artistiques. « Les arts médiatiques se sont étoffés avec le temps. Il y a de plus en plus d’artistes qui font de la vidéo, car c’est un véhicule qui permet l’expérimentation. Nous consacrons donc plus de place aux vidéastes depuis les dernières années », souligne M. Rozon.

Pour tous les goûts

La programmation du festival offre une sélection diversifiée de courts et longs métrages. Les organisateurs ont séparé les films par discipline dans la grille horaire ; les spectateurs choisissent les projections qui les intéressent en fonction de leurs champs d’intérêt. « Souvent, on jumelle un film de peinture avec un film de musique, un peu perversement, pour ouvrir les gens à d’autres domaines », révèle toutefois René Rozon. Le FIFA propose également une série d’événements qui mettent en avant des activités interactives et des discussions entre amateurs d’art et créateurs.

Le Festival international des films sur l’art se déroule du 17 au 27 mars prochains dans plusieurs lieux culturels de la métropole, mais principalement à la Place des arts et dans les musées. Enfin une occasion d’apprécier l’art à travers son processus créatif.

artfifa.com

 

Quelques suggestions

Ingmar Bergman at sixty

Le cinéaste se révèle dans une entrevue qu’il a accordée à un réseau de télévision de Munich alors qu’il était âgé de soixante ans. Une rencontre stimulante qui permet de découvrir – ou de redécouvrir – l’œuvre d’un grand du septième art où il critique et analyse ses plus grands films comme Les fraises sauvages ou encore Cris et chuchotements.

The year of Anish Kapoor

Certainement l’un des artistes les plus brillants de sa génération, Anish Kapoor se prépare pour sa première exposition en solo à la Royal Academy de Londres. Le sculpteur ouvre les portes de son atelier au réalisateur Matthew Springford et au célèbre animateur britannique Alan Yentob afin qu’ils puissent suivre son processus artistique ainsi que les différentes étapes, qui mèneront à la création de ses installations.

Sur les traces de Marguerite Yourcenar

La cinéaste chilienne Marilù Mallet, maintenant établie à Montréal, retrace les chemins empruntés par l’auteure de renom Marguerite Yourcenar en visitant les pays et les personnes qui ont fait partie de la vie de la célèbre écrivaine. À travers un parcours aussi unique que son sujet, le long-métrage permet au spectateur de s’immiscer, le temps d’une projection, dans l’intimité de la première femme à avoir rejoint l’Académie française.

Jean-Michel Basquiat : Basquiat, une vie

Mondialement reconnu pour l’unicité de son art, s’inspirant autant des images du vaudou que des caricatures bédéistes, Jean-Michel Basquiat a certainement marqué son époque en révolutionnant l’art moderne alors qu’il était en pleine effervescence, au début des années 1980. Le film de Jean-Michel Vecchiet s’offre comme un récit épisodique des moments marquants de la courte vie du graffiteur, allant des témoignages de ses contemporains à des extraits de Downtown 81, une fiction sur la sous-culture new-yorkaise dans laquelle il tenait un rôle principal.

Karkwa – Les cendres de verre

Après s’être fait connaître du grand public avec la Blogothèque et ses « concerts à emporter », le cinéaste Nathanaël Le Scouarnec revient avec un documentaire musical sur le groupe montréalais Karkwa, alors en pleine préparation de son quatrième album Les chemins de verre. La complicité qu’installe dès le départ le réalisateur avec les membres du groupe permet au public de mieux connaître ces cinq passionnés de musique, aussi bien à travers leur quotidien que sur scène.

 

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