En plus d’être étudiante à l’UdeM et collaboratrice à Quartier Libre, Carla Roche occupe un emploi dans le domaine de la restauration. Dans la présente chronique, elle livre cinq conseils tirés de son expérience.
Travailler dans la restauration pendant ses études, c’est un peu comme faire un double baccalauréat : un en sciences sociales, l’autre en gestion de crises, et ce, sans diplôme à la clé. Personne n’enseigne comment enchaîner trois soirs d’affilée dans un resto bondé et être en classe le lendemain matin à 8 h 30. Ajoute un boss pour qui ton horaire n’est qu’une suggestion et tu comprends vite le défi !
Pour t’éviter d’apprendre toutes ces leçons à la dure (et de collectionner des cernes permanents), voici quelques règles de survie :
1. Gère ton horaire comme un·e chef·fe
Ton planning, c’est ton filet de sécurité. Dans la restauration, c’est rarement toi qui décides : l’ancienneté, les disponibilités des autres et parfois l’humeur du boss dictent ton sort. Évite les fermetures si tu dois commencer tôt le lendemain matin. Soyons réalistes, tu n’iras pas à ton cours si tu as travaillé tard. Prends plutôt un shift après un cours : ça fait de longues journées, mais, de toute façon, tu aurais sûrement scrollé sur TikTok jusqu’à une heure du matin.
2. Le rush n’est pas une excuse pour mal manger
Frites sur le comptoir, trois cafés avalés en vitesse : erreur classique. Ton corps a besoin de vrai carburant. Amène des collations, comme des noix, des barres tendres ou des restes de lunch. Ça coûte moins cher qu’un A&W à deux heures du matin et ça t’évitera de t’écraser en plein service. Si ton resto offre un « staff meal » : jackpot ! Tu économises du temps et de l’argent.
3. Protège ta cervelle
Un· chef·fe qui crie, des erreurs de commande, des clients désagréables… Ça fait partie du quotidien stressant de la restauration. Inutile, toutefois, de ressasser à trois heures du matin le pot de ketchup oublié de la table 46. Trouve un rituel pour décrocher après ton shift, comme lire ou écouter un balado ou de la musique. Surtout, rappelle-toi que sortir boire après chaque service n’est pas la seule façon de décompresser.
4. Garde un œil sur tes finances
Quand ça roule, tu peux vite avoir l’impression d’être riche et flamber un peu trop facilement. Néanmoins, dans la restauration, rien n’est jamais garanti : en janvier-février, les restos se vident et tes heures diminuent. Profite donc du temps des fêtes, quand les pourboires pleuvent, pour remplumer ton coussin financier. Un budget simple et un petit fonds d’urgence t’éviteront des sueurs froides.
5. Profite de ce que ça t’apporte
Oui, c’est épuisant, mais la restauration est un vrai camp d’entraînement pour la vie. Tu y apprends le travail d’équipe, la gestion du stress et la débrouillardise. Les rushs soudent des amitiés aussi solides que des casseroles en fonte, et tu rencontres des gens passionnants. Bonus : tu remplis ton compte plus vite qu’avec un 40 h/semaine de bureau.
La restauration ne te donne peut-être pas de diplôme, mais elle t’endurcit, élargit tes horizons et t’apprend à garder ton humour quand tout brûle autour de toi. Et ça, aucun cours universitaire ne peut te l’apprendre.