Danny Al-Mashhoor, journaliste pour Quartier Libre, a demandé aux trois chef·fe·s de partis : « Comment favoriser la participation citoyenne des jeunes et des étudiant·e·s à la vie démocratique municipale ? ». Crédit photo : Institut du Nouveau Monde.

Course à la mairie de Montréal : comment intéresser les jeunes à la politique municipale ?

Les candidat·e·s à la mairie de Montréal ont participé le 16 septembre dernier à une discussion citoyenne organisée par l’Institut du Nouveau Monde (INM) et l’alliance citoyenne Transition en commun. Le thème de la participation citoyenne a été central dans les prises de parole.

Malgré ses conséquences majeures sur la vie quotidienne, la politique municipale mobilise peu. Le mardi 16 septembre dernier, trois des candidat·e·s à la mairie de Montréal ont fait ce constat pendant une discussion citoyenne organisée en vue des élections du 2 novembre prochain. Quartier Libre y a assisté.

La participation citoyenne a constitué l’un des thèmes centraux de cet événement, qui a rassemblé une centaine de personnes dans l’auditorium de la Grande Bibliothèque. Dans un décor sobre et lumineux, les trois principaux·ales chef·fe·s de partis ont notamment échangé sur la démocratie municipale.

Qui sont les participant·e·s ?

Le chef de Transition Montréal, Craig Sauvé, est conseiller municipal et représente l’arrondissement du Sud-Ouest. La cheffe d’Ensemble Montréal, le parti d’opposition officielle, Soraya Martinez Ferrada, a occupé des fonctions de ministre au sein du gouvernement fédéral. Le chef de Projet Montréal, le parti actuellement au pouvoir, Luc Rabouin, est le maire de l’arrondissement Plateau-Mont-Royal. 

Participation citoyenne 

L’engagement des Montréalais·es dans le processus démocratique municipal est un enjeu qui préoccupe les candidat·e·s présent·e·s à la discussion. Ils ont d’ailleurs unanimement souligné l’importance d’être à l’écoute des besoins des personnes qui ne peuvent pas s’exprimer aux instances consultatives.

Le chef de Transition Montréal, Craig Sauvé, a affirmé être en faveur de la démocratie directe[1], tout en soulignant que le système en place à Montréal comporte des angles morts, comme au sein des comités consultatifs d’urbanisme (CCU) et des conseils d’arrondissement. « La vaste majorité des gens ne peuvent pas y participer pour des raisons matérielles, a-t-il expliqué. Beaucoup de gens sont en mode survie. Ils sont en train de travailler deux jobs pour nourrir leurs enfants. »

« Il faut faire confiance à l’intelligence de vie des gens dans leur quartier, a précisé la cheffe d’Ensemble Montréal, Soraya Martinez Ferrada. L’intelligence du vécu local. » La candidate a insisté sur l’importance de consulter des citoyen·ne·s de tous bords politiques. « Comment peut-on s’assurer qu’on entende tous les points de vue et qu’on trouve des voies de passages dans les projets qu’on fait ? », a-t-elle soulevé.  

Le chef de Projet Montréal, Luc Rabouin, a abondé dans le même sens et précisé que tout le monde n’avait pas les mêmes possibilités de s’impliquer dans la prise de décision démocratique. « Quand on prend une décision, on a le défi de s’assurer qu’on n’entende pas juste les gens qui sont bien organisés et qui parlent fort, a-t-il souligné. On doit penser aussi aux personnes qui pourraient bénéficier d’un projet, mais qui ne sont pas là pour s’exprimer et dire : “Ce projet de logements, j’en ai besoin. Je me cherche un logement.” »

Renforcer la participation des étudiant·e·s

« Je pense que la Ville de Montréal peut aussi faire partie des campus, d’une certaine façon », a répondu Mme Martinez Ferrada à la question de Quartier Libre sur la façon de renforcer la participation étudiante au processus démocratique. « Je crois beaucoup aux instances associatives, a-t-elle ajouté. Je crois qu’on peut développer des canaux de communication, parce que c’est une façon de consulter pour savoir ce dont les jeunes ont besoin. »

« La façon d’intéresser les gens, c’est d’aller vers eux, c’est la même chose pour les jeunes, a pour sa part affirmé M. Rabouin. C’est la même chose pour les personnes d’autres catégories sociales qui n’ont pas l’habitude de participer aux instances habituelles. » Il a notamment mentionné l’importance de prendre en compte les besoins des personnes concernées par les projets. 

« Je pense qu’on est une ville tellement riche en termes d’universités, de cégeps, d’institutions, c’est l’une de nos plus grandes forces, a déclaré le chef de Transition Montréal. Je pense qu’on doit toujours créer des ponts entre l’Hôtel de Ville et les institutions académiques de Montréal. » Le candidat a expliqué avoir de belles discussions avec les étudiant·e·s de l’Université Concordia, à qui il donne des cours sur la STM et ses structures en tant qu’ancien vice-président de la société de transport.


[1]. Démocratie dans laquelle le peuple exerce directement le pouvoir politique, sans l’intermédiaire de représentants élus. Source : vitrinelinguistique.oqlf.gouv.qc.ca. Consulté le 17 septembre 2025.

Partager cet article