La Chine compte aujourd’hui plus de 400 millions d’internautes. Ces surfeurs sont surveillés par un gouvernement qui emploie plus de 40 000 « cyberpoliciers ». La lutte du gouvernement chinois pour faire taire les oppositions ne fait que commencer, et les techniques du régime se raffinent.
Historiquement, un site Internet qui déplaît au gouvernement chinois est bloqué sur le territoire de l’empire du Milieu. C’est le cas de plusieurs médias occidentaux ou de réseaux sociaux, notamment The New York Times, Facebook et YouTube. Une nouvelle stratégie fait toutefois son apparition. « Il est connu que la Chine et d’autres pays bloquent du contenu en particulier sur un site, sans bloquer le site luimême », explique Jillian C. York du groupe OpenNet Initiative, qui étudie la censure sur Internet. Le gouvernement peut bloquer un compte Twitter ou un article de la BBC sans complètement fermer l’accès à ces sites.
«Cette manoeuvre devrait enrager d’autant plus les gens, affirme Jillian C. York. Quand la BBC est bloquée dans sa totalité, les gens sont conscients de l’interdiction, mais, quand une page individuelle est bloquée, l’information est filtrée et cachée.»
Les sites Internet et les pages Web sont bloqués par un filtre qui repère des mots-clés. Le gouvernement chinois détient aussi le contrôle des noms de domaine en usage dans le pays.
Dans le cadre d’une implantation stratégique de la censure, le gouvernement chinois a aussi créé des solutions de rechange chinoises aux sites occidentaux comme YouTube et Twitter. «Les gens peuvent vivre au quotidien en utilisant les réseaux sociaux. Cela a l’effet de rendre les gens moins vigilants envers la censure », souligne Mme C. York.