Société

Vox pop : les sciences humaines, des «sciences vacances» ?

Le 28 octobre dernier, l’étudiante au diplôme d’études collégiales (D.E.C.) en sciences humaines au Cégep de Lanaudière Malory Harvey a publié un texte d’opinion intitulé Sciences humaines ou « sciences vacances » : ces étudiants de seconde zone dans Le Journal de Montréal.

Quartier Libre a sondé quelques étudiant·e·s au baccalauréat en droit titulaires d’un D.E.C. en sciences humaines pour savoir ce qu’ils retenaient de leurs études collégiales et s’ils avaient le sentiment que celles-ci les avaient bien préparés à l’université.

Crédit photo : Danny Al-Mashhoor

Sara-Maude Boucher, profil «Individu» au Cégep de Saint-Hyacinthe

« Pour moi, le programme de sciences humaines a tout de même été assez facile et pas trop exigeant. Je ne pense pas, toutefois, qu’on puisse le qualifier de “sciences vacances”. Malgré ma facilité à suivre en classe, je devais m’organiser, faire mes lectures, aller à mes cours… Je pense que ce D.E.C. m’a bien formée pour étudier le droit. En effet, le profil “Individu” comporte surtout des cours de psychologie, de sociologie, d’anthropologie et d’histoire, pour lesquels nous avions beaucoup de lectures à effectuer, ce qui m’a préparée au baccalauréat. »

Manu Cassivi, profil «Droit, diplomatie et relations internationales» au Collège Jean-de-Brébeuf

« En sciences humaines, les travaux étaient relativement poussés, les examens difficiles et les enseignants quand même exigeants, bien que la charge de travail était moindre par rapport à celle du baccalauréat en droit. Philippe Fournier, qui est chargé de cours à l’Université de Montréal, nous donnait les cours de science politique. Les travaux qu’il demandait étaient conséquents, mais vraiment intéressants, notamment les études de cas. Son cours de droit international ressemblait énormément à ce que je fais actuellement dans mon cours de la même discipline. »

Crédit photo : Danny Al-Mashhoor

Steve Alam, profil «Droit et relations internationales» au Collège de Bois-de-Boulogne

« Le programme a une réputation de “sciences vacances”, mais sa difficulté peut varier en fonction des cours choisis, notamment en raison de l’abondance des projets ou des travaux à rendre. Le D.E.C. en sciences humaines reste un défi, tout simplement pour se distinguer au sein de la cohorte. J’y ai suivi le cours Droit et environnement, qui m’a permis de commencer à me référer à la loi et à chercher des sources objectives plutôt que des opinions générales et subjectives. »

Photo : courtoisie Alex Aubin

Alex Aubin, profil «Criminologie» au Collège Champlain Saint-Lambert

« Je pensais qu’étudier en sciences humaines me permettrait de facilement obtenir une bonne cote R pour être ensuite acceptée en droit. Pendant ma première session, j’ai toutefois été surprise de constater qu’il y avait des cours de physique, de chimie et de biologie dans le volet criminologie du programme. Rapidement, j’ai dû déployer beaucoup d’efforts pour me démarquer. Je ne crois pas que mon parcours en science humaines au cégep m’a bien préparée à étudier en droit. Je pense que c’est surtout mon parcours universitaire antérieur, soit une majeure en sociologie et une mineure en sciences politiques à l’Université McGill, qui m’a dotée de la capacité à penser de façon critique et à faire des liens entre le droit et les enjeux de société. »

Océane Di Palma Coulombe, profil «Justice et société» au Collège de Maisonneuve

« Je n’ai pas eu le sentiment d’être en “sciences vacances”, surtout parce que je devais travailler fort pour rentrer en droit. Mon parcours en sciences humaines n’a pas rendu mon cheminement universitaire
plus facile, même s’il m’a donné l’occasion de réfléchir à la place de la justice dans notre société. En effet, le baccalauréat en droit est très centré sur l’étude des sciences juridiques et peu sur la réflexion de ce que l’on applique. »

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