Comment les regroupements étudiants permettent-ils de s’intégrer sur le campus de l’UdeM, tout
en générant un sentiment d’appartenance chez leurs membres ? Quartier Libre a rencontré l’un de
ces regroupements ainsi qu’un professeur en psychologie pour en savoir plus sur le sujet.
Le club de K-pop de l’UdeM, ECHO, fête sa première année d’existence en cette session d’automne 2024.
Ce groupe de danse partage son amour pour la pop coréenne tout en favorisant l’inclusion d’étudiant·e·s
de tout genre et de toute ethnicité.
Reconnu officiellement comme regroupement étudiant par l’UdeM le 25 septembre 2023, ECHO organise
des activités, des jeux, des répétitions de danse et des captations vidéo à l’Université. Sa mission est
d’initier les étudiant·e·s à ce style de danse tout en leur permettant de développer des liens amicaux et de
s’impliquer dans la vie étudiante. « À travers les tournages et les pratiques, on peut voir une synergie se
développer entre les membres », affirme l’étudiante de troisième année au doctorat de premier cycle en
optométrie et présidente du club, Jasmine Ling.
En plus des six fondateur·rice·s, qui cherchaient à créer un groupe destiné aux adeptes de pop coréenne, le club a accueilli de nouveaux·elles membres et compte cet automne 40 personnes. Beaucoup d’entre eux connaissaient la K-pop, mais plusieurs n’avaient encore jamais pratiqué la danse coréenne. Afin de faire partie du club, les membres potentiel·le·s passent une audition, mais l’intérêt pour la pop coréenne est aussi valorisé.
Bien que la K-pop vienne de Corée du Sud, ECHO invite toute personne qui nourrit une passion pour ce
courant musical à se joindre au groupe. « Le quart de notre groupe n’est pas d’origine asiatique, précise
Jasmine. Voir des personnes qui sont hors de cette culture et qui s’y intéressent peut en encourager
d’autres à faire de même. »
Enrichir son parcours
« Il y a une étudiante qui m’a dit : “J’ai le goût de faire une maîtrise, parce que je veux continuer à
m’impliquer dans mes regroupements étudiants” », partage la conseillère au Centre de l’engagement
étudiant de l’UdeM, Elsa Mondésir Villefort.
Les expériences au sein de regroupements étudiants enrichissent ainsi le cursus des membres, qui y voient une valeur ajoutée dans leur parcours d’études. Bien que créer un club sans passer par l’Université soit possible, appartenir à un regroupement sur le campus permet notamment de faire reconnaître son implication grâce au Relevé de l’engagement étudiant émis par les Services à la vie étudiante. Ce
document certifié permet, en effet, de faire valoir son implication sur un CV ou dans le dossier scolaire.
Un besoin inné d’appartenance
Selon le professeur en psychologie à l’Université Memorial de Terre-Neuve Stéphane Dandeneau, « le
sentiment d’appartenance est un besoin fondamental qui doit être satisfait ».
Le besoin d’appartenance est donc inné chez l’humain. Il est l’une des quatre composantes déterminantes
de l’estime de soi, avec la confiance en soi, l’identité et le sentiment de compétence. Se regrouper avec
des personnes semblables permet ainsi de se sentir compris.
L’université est un endroit particulièrement propice à la découverte de l’identité, grâce aux rencontres
variées et au développement de la curiosité intellectuelle. Explorer ses centres d’intérêt tout en s’exposant
à différentes manières de penser permet d’éviter que la perception du monde des individus ne
s’immobilise.
« Je pense que les regroupements et le contexte universitaire permettent de trouver des similitudes avec
d’autres personnes et de réduire les stigmas et les préjugés, estime M. Dandeneau. C’est vraiment un
point de rencontre. »
Comme l’explique le professeur, l’inclusion d’individus dans des groupes leur rappelle qu’avoir des
centres d’intérêt précis est normal. Il y aurait d’ailleurs un effet boule de neige au sein du cercle immédiat
de ces personnes, dans la mesure où leur entourage aurait aussi tendance à s’impliquer.
Association ou regroupement ?
À l’UdeM, le terme d’« association étudiante » désigne les groupes étudiants qui représentent les
programmes d’études ou la faculté des étudiant·e·s au sein de l’Université. Les associations étudiantes ont
pour mission de défendre les droits et les intérêts de ces dernier·ère·s. Les étudiant·e·s sont
automatiquement membres de leur association étudiante et peuvent participer à l’élection de son comité
exécutif. Par exemple, l’Association étudiante de biologie de l’Université de Montréal (AÉBUM)
représente la communauté étudiante de premier cycle en sciences biologiques, et l’Association générale
des étudiants et des étudiantes de la Faculté de l’éducation permanente (AGÉÉFEP) représente quant à
elle les étudiant·e·s de tous les programmes gérés par la Faculté de l’éducation permanente.
La Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal (FAÉCUM) réunit pour
sa part toutes les associations étudiantes, à l’exception de l’AGÉÉFEP.
Le terme « regroupement étudiant » désigne le rassemblement d’étudiant·e·s qui partagent des centres
d’intérêt et des valeurs communes, indépendamment de leur programme d’études. Pour que l’Université
reconnaisse un regroupement, et que celui-ci soit donc chapeauté par le Centre de l’engagement étudiant, il doit compter un minimum de dix étudiant·e·s inscrit·e·s à l’UdeM. L’Université reconnaît par exemple l’Alliance des infirmières et infirmiers noirs du Canada à l’Université de Montréal, l’Association des jeunes péquistes de l’Université de Montréal, le Club animé & manga de l’Université de Montréal ou
encore le Groupe d’intérêt en santé numérique.