Jusqu’au 17 novembre prochain, le festival de cinéma francophone CINEMANIA consacre sa nouvelle édition à la France. Au programme : longs-métrages de fiction, documentaires, compétitions de courts-métrages et nombreuses rencontres avec des professionnel·les du milieu.
CINEMANIA est considéré comme le plus important festival de films francophones en Amérique du Nord. Pour son 30e anniversaire, 120 films sont projetés dans ses salles partenaires, en plus des divers événements consacrés à l’industrie cinématographique francophone.
La France à l’honneur
Pour le directeur général et artistique de CINEMANIA, Guilhem Caillard, mettre en avant la France est « une manière de célébrer un pays qui apporte beaucoup à la production francophone mondiale, et dont le cinéma ne cesse de se réinventer ». Cette édition ne néglige pas pour autant le reste de la francophonie. Plusieurs œuvres québécoises sont ainsi présentées, comme Bergers, de Sophie Deraspe, projeté au cours de la séance d’ouverture, ou encore celles de la compétition « Visages de la Francophonie », qui offre un panorama plus international, notamment en diffusant le film Aïcha, de Mehdi M. Barsaoui, une coproduction franco-italo-tunisienne.
« Notre objectif est de faire en sorte que les cinéastes québécois puissent rencontrer le reste de la francophonie, et que CINEMANIA pose sa pierre à l’édifice de la découvrabilité du cinéma québécois dans notre propre ville », explique M. Caillard.
La programmation du festival est le fruit d’un travail d’équipe entre le directeur général et artistique, la directrice de programmation et la directrice des partenariats. Ensemble, ils ont sélectionné des films présentés cette année dans des festivals emblématiques comme le Festival de Cannes ou le Champs Élysées Film Festival. M. Caillard précise que leur volonté est de proposer un panel annuel de ce qui se fait de mieux dans le cinéma francophone de chaque catégorie, du « cinéma très populaire » au « cinéma plus pointu ». « On veut offrir aux spectateurs le plus de voyages possible », ajoute-t-il.
Un lieu de rencontres
Au-delà de la projection de films, CINEMANIA est un lieu de rendez-vous avec le milieu du cinéma. « Au moins une fois sur deux, une séance est accompagnée par un ou une membre de l’équipe qui vient de l’étranger, c’est unique », souligne M. Caillard.
Les réalisateurs Zoran et Ludovic Boukherma présentent cette année leur quatrième long-métrage, Leurs enfants après eux, portrait de la jeunesse rurale de l’est de la France dans les années 1990, d’après le roman éponyme de Nicolas Mathieu. Tous deux considèrent ces rencontres avec le public comme le moment le plus intéressant avant la diffusion d’un film. « Une fois qu’il est sorti en salles, nous n’avons plus de lien avec le public, souligne M. Boukherma. En festival, on peut échanger avec ceux qui voient nos films, notamment sur leur réception. Selon les pays, les questions posées ont des angles variés, ce qui est d’autant plus intéressant. »
L’autrice Anne-Laure Jousse, qui fréquente le festival depuis une dizaine d’années, aime tout autant ces interactions. « Cela donne l’occasion de discuter du film, et entendre le cinéaste en parler est un éclairage intéressant sur la genèse, les choix artistiques, le tournage », mentionne-t-elle. Le public peut également assister à d’autres événements comme des tables rondes ou des conférences. Au total, le festival accueille 150 invité·e·s internationaux·ales.
Depuis 2022, CINEMANIA s’est également doté d’un volet professionnel, CINEMANIA PRO. « Dans les professionnels, il y a des programmateurs, des directeurs de festivals, des propriétaires de salles qui viennent de l’étranger, explique M. Caillard. Ce marché professionnel ne discute que d’une chose : comment faire pour mieux diffuser, mieux défendre, mieux accompagner les œuvres ? »
CINEMANIA se tient jusqu’au 17 novembre prochain dans plusieurs salles montréalaises : les cinémas Odéon Quartier Latin, Monument-National, du Musée, du Parc, Moderne, la Cinémathèque québécoise et l’Espace Saint-Denis. Billet unitaire à partir de 13 $.
© Photo de couverture : Lilou Richard