Société

168 nouveaux appartements étudiants abordables vont voir le jour dans le centre-ville de Montréal

Le vendredi 25 octobre dernier, la Ville de Montréal, le gouvernement fédéral, l’Unité de travail pour l’implantation de logement étudiant (UTILE) et d’autres partenaires financiers ont annoncé la construction du Méridien, un bâtiment de 168 logements étudiants abordables. Il ouvrira ses portes à la rentrée universitaire de 2026 et hébergera en priorité les étudiant·e·s de l’Université McGill. Ces appartements se situeront au croisement du boulevard Saint-Laurent et de la rue Ontario.

« L’accès à un logement abordable et de qualité pendant les études, c’est un élément qui permet de faire d’une pierre plusieurs coups, souligne le cofondateur et président-directeur de l’UTILE, Laurent Lévesque. La paix d’esprit pour se consacrer à ses études, réduire la précarité des étudiants, favoriser l’accès aux études postsecondaires, car le coût du loyer agit de plus en plus comme un frein. Pour nous, c’est aussi un levier d’action pour construire des villes inclusives. »

Initialement demandés par l’Association étudiante de l’Université McGill (AÉUM), les nouveaux logements seront ainsi attribués en priorité aux élèves de l’université anglophone. « Les associations [étudiantes] nous approchent pour faire un partenariat qui, en contrepartie, vient avec la priorité de location pour leurs membres, explique M. Lévesque. Ça permet de réserver certains immeubles à certaines universités et d’avoir une saveur particulière. »

Situé sur l’emplacement de l’ancienne salle de concert des Katacombes, le Méridien accueillera environ 280 locataires étudiants. La future bâtisse de 13 étages comprendra aussi des espaces de socialisation et d’études, une terrasse sur le toit et un stationnement à vélos.

Ce projet immobilier, en plein centre-ville de Montréal, n’est pas le premier coup d’essai de l’UTILE. Le Méridien s’inscrit en effet parmi une dizaine de projets immobiliers de logements étudiants abordables au Québec, tous chapeautés par l’entreprise d’économie sociale, et dont huit se trouvent à Montréal.

« Logements abordables »

Que veut vraiment dire « logements abordables » ? Si beaucoup de définitions existent, le terme signifie que les loyers sont « en bas du marché », selon le président-directeur de l’UTILE. « Le défi, c’est que le logement neuf coûte cher, mais on se fixe les loyers calculant d’une baisse de 10 % à 30 % à partir des prix du marché », précise-t-il.

En plus de s’occuper d’acheter le terrain et de superviser la conception ainsi que la construction de l’immeuble, l’organisme à but non lucratif est également responsable de la gestion des immeubles et de leur abordabilité. « Le logement à but non lucratif permet d’échapper à la logique de spéculation dans certains quartiers, ajoute M. Lévesque. Nos prix vont monter un peu d’année en année, mais de manière raisonnable et responsable. Ces derniers temps, la hausse des loyers [sur le marché privé] n’était justement pas raisonnable, avec une hausse de 8 % à 18 %, alors que dans nos immeubles, ce sera de 2 % à 4 %. »

Plusieurs millions de dollars d’investissement

Au 1,5 million de dollars de l’AÉUM s’ajoutent 46,8 millions de dollars du Fonds pour le logement abordable (FLA) de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), 6,3 millions de dollars de la Ville de Montréal et 9 millions de dollars du Fonds immobilier de solidarité FTQ. Au total, l’investissement pour la construction du Méridien s’élève à 63,6 millions de dollars.

« La demande est considérable, confie M. Lévesque. À chaque nouvel immeuble, on est submergé par les demandes de location, on reçoit cinq à dix fois plus de demandes qu’on a de logements disponibles. Ce n’est pas juste le cas à Montréal, mais à Québec et Trois-Rivières. »

Pour garantir l’accessibilité de ces logements aux personnes qui en ont le plus besoin, ces derniers s’adressent avant tout à celles à faible revenu. « On demande une déclaration des revenus pour s’assurer que les candidats sont admissibles, indique le président-directeur de l’UTILE. Ensuite, il y a une logique de premier arrivé, premier servi pour donner une réponse rapide aux candidats. »

Partager cet article