Culture

Titre Manquant

Minuit chrétien, c’est l’histoire d’un réveillon de Noël pas très catholique: la pièce de Tilly, présentée au Théâtre Duceppe, nous fait tantôt rire, tantôt grincer des dents.

«Oh, quel beau décor!»: chuchotements élogieux dans la salle à l’ouverture des rideaux sur l’air pompeux de Minuit Chrétien. Une maison sur deux étages est reconstituée sur la scène, permettant ainsi aux acteurs de jouer sur plusieurs plans différents. Sapin enguirlandé, cheminée, coupes de champagne et chocolats. Tout est là pour nous rappeler le temps doucereux de Noël. Et pourtant, la pièce, mise en scène par René Richard Cyr, tend plus à illustrer hypocrisies, bassesses et mesquineries de certains repas de famille.

Dans la maison de la grand-mère à l’œil hagard et la tête embrumée, effervescence d’invités chargés de cadeaux enrubannés: je demande le fils, la tante, la meilleure amie, le beau-fils. Autant de personnalités empreintes de médiocrité mais aussi d’entrain et de joie de vivre. Lorsque le fils Patrick apprend que la grand-mère se retrouvera bientôt dans une résidence pour personnes âgées, la situation dégénère et tourne au vaudeville tragicomique.

La pièce compte une troupe d’acteurs pleine d’énergie. C’est simple, ils courent de droite à gauche; pas une pause, presque pas de silence, les répliques fusent. Et le public rit aux éclats. Une mise en scène dynamique donc, pour refléter au mieux l’agitation familiale que l’on connaît tous.

On peut cependant reprocher à Minuit Chrétien un certain manque d’originalité: un repas de Noël qui dégénère, le fils qui sort du placard, la grand-mère sénile. Ça ne vous rappelle pas quelque chose? Mais même si le thème a été déjà usé jusqu’à la corde, cela marche toujours. Après tout, l’objectif de cette pièce est réussi: le spectacle provoque rires francs et rires jaunes. Car oui, la comédie du bonheur, on y est tous plus ou moins familier…

Minuit Chrétien est présenté jusqu’au 5 février au Théâtre Duceppe de la Place des Arts.

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