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Douleurs vaginales

Sophie Bergeron, clinicienne et professeure de psychologie à l’UdeM, réalise depuis 2006 une
étude ciblée sur les douleurs vaginales provoquées par la vestibulodynie, une condition médicale
méconnue. Sa découverte est étonnante : l’attention affectueuse du partenaire amoureux
pourrait aggraver les douleurs vaginales de l’amoureuse en détresse.

Sophie Bergeron suit depuis plus de quatre ans environ 300 couples de 18 à 45 ans. Grâce à cette étude, elle a démontré que le comportement positif et empathique du partenaire amoureux est directement lié aux douleurs vaginales éprouvées par la femme atteinte de la vestibulodynie.

La vestibulodynie est une condition particulière qui affecte une femme sur cinq. Elle se caractérise par une brûlure intense ressentie au toucher du vestibule (très petite région à l’entrée du vagin) ou lors de la pénétration vaginale. «Le comportement positif et prévenant du partenaire amoureux augmente considérablement les douleurs du vestibule éprouvées par la femme », indique Sophie Bergeron. La clinicienne soutient que des comportements comme l’empathie pour la douleur, le manque d’insistance pour avoir des relations sexuelles ou la passivité face au problème peuvent augmenter les douleurs.

Cette situation s’explique entre autres par diverses craintes psychologiques, comme « la femme qui croit qu’elle ne guérira jamais, que son partenaire va la quitter, ou bien que sa vie sexuelle sera gâchée pour toujours», explique Sophie Bergeron.

Le paradoxe de l’homme rose

Éviter les relations sexuelles est une solution à proscrire : « Certains jeunes couples vont jusqu’à ne plus s’embrasser tellement la solution d’évitement leur paraît la plus simple et la plus accessible », dit Sophie Bergeron. Plus le partenaire est complice de cet évitement, plus la femme ressent des douleurs du vestibule durant les rapports. L’anxiété provoquée par le sentiment d’impuissance face à la douleur est un symptôme psychologique fréquent qui induirait des changements négatifs au sein des relations de couple.

«Paradoxalement, le comportement d’évitement du partenaire apporte plus de satisfaction sexuelle à la femme, car il montre qu’il est sensible et ne l’oblige pas», explique Sophie Bergeron. Selon elle, il faut que les deux partenaires se forcent à vaincre la peur de la douleur en faisant face au problème posé. L’homme devrait adopter une attitude plus enjouée et amorcer des pratiques sexuelles différentes si la pénétration est trop douloureuse. La sexualité ne s’arrête pas à la pénétration vaginale. N’oublions pas les stimulations orales et
manuelles, les caresses, les massages et la sodomie.

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