Une vingtaine d’étudiant·e·s de l’UdeM, plusieurs professeur·e·s de la Faculté de l’aménagement ainsi que des professionnel·le·s se sont réuni·e·s afin de participer à une table ronde sur le concept de l’entre-deux. Des intervenant·e·s issu·e·s de différentes disciplines (architecture, design, paysage et urbanisme) ont eu cinq minutes pour présenter leur vision du concept.
Les intervenant·e·s ont abordé une variété de sujets, allant de l’urbanisation croissante à la gestion des ressources naturelles, en passant par les inégalités sociales et économiques.
L’entre-deux
Afin d’illustrer concrètement comment la notion d’entre-deux peut être une réponse créative et efficace aux enjeux auxquels la société actuelle est confrontée, les intervenant·e·s ont donné l’exemple de différents projets d’aménagement à l’international.
La professeure agrégée Imen Ben Youssef a expliqué comment l’emblématique moucharabieh, un système de paroi ajourée permettant de voir sans être vu, offrait une exploration méditerranéenne du concept d’entre-deux. La professeure adjointe Alice Covatta a plutôt abordé la redéfinition de l’indépendance résidentielle par la création de logements individuels reliés à des espaces communautaires à Tokyo.
En prenant pour exemple une résidence pour personnes âgées à Chicago, le professeur adjoint Olivier Vallerand a pour sa part illustré l’impact de l’entre-deux dans la communauté queer.
Au-delà des exemples architecturaux, c’est par l’entremise de concepts paysagers de l’interface entre ciel et terre que la professeure adjointe Shabnam Rahbar a abordé la notion d’entre-deux. L’architecte et juriste Nairi Arzoumanian a quant à elle plutôt mis en lumière l’implication profonde de ce concept dans les dynamiques politiques et sociales à travers un regard multiscalaire.
Mme Rahbar a d’ailleurs ajouté que « dans un monde où tout est programmé et organisé », l’entre-deux offre des possibilités diverses afin de s’approprier les espaces de manière plus consciente, « où les usagers ne sont pas simplement des spectateurs, mais aussi des participants actifs dans la création de leur environnement ».
Cette table ronde a aussi été l’occasion de sensibiliser les nouvelles générations à la conception d’espaces qui pourraient faciliter la gestion de la croissance démographique rapide. Par exemple, dans un bâtiment construit dans un secteur où la densité est plus élevée, les logements permettent d’accueillir davantage de personnes à un coût plus abordable, tout en offrant des espaces communs plus grands. Cette disposition semi-publique, semi-privée, pourrait constituer une piste de solution pour répondre à la demande croissante de logements.