La journaliste de La Presse canadienne Anja Karadeglija a rapporté le 12 février dernier que les acteur·rice·s, les réalisateur·rice·s et les musicien·ne·s du Canada sonnent l’alerte sur la menace que représente l’IA pour leur activité, leur source de revenus et leur réputation.
Selon La Presse canadienne, l’Alliance des artistes canadiens du cinéma, de la télévision et de la radio (ACTRA) a affirmé que la forte utilisation de l’IA pourrait entraîner une utilisation abusive et déloyale des noms et des images des personnes dans des vidéos conçues de manière artificielle, voire le remplacement complet des acteur·rice·s.
La présidente nationale de l’ACTRA, Eleanor Noble, a d’ailleurs expliqué que l’IA pouvait de surcroît mettre en jeu l’image et la réputation d’un·e artiste. « La différence entre obtenir un emploi un jour et ne pas en obtenir un le lendemain peut se résumer aux choses les plus infimes, y compris la réputation de chacun », a-t-elle précisé.
Un enjeu plus large
Cette demande du secteur de la culture fait écho à celle du professeur titulaire à la Faculté des arts et des sciences de l’UdeM Yoshua Bengio, également fondateur et directeur scientifique du Mila, institut québécois d’intelligence artificielle. Il a en effet sommé le 5 février dernier le gouvernement canadien d’agir de toute urgence pour réglementer la technologie de l’intelligence artificielle à laquelle « nous ne sommes pas prêts » à faire face, selon lui.
Le comité de l’industrie de la Chambre des communes a indiqué étudier le projet de loi du gouvernement sur l’intelligence artificielle et les données, qui a été présenté comme un cadre réglementaire. Celui-ci vise à faire progresser le développement de l’IA tout en protégeant les individus et les communautés des effets négatifs de plus en plus mis en avant.
Une préoccupation aussi à l’échelle provinciale
Le journaliste Alain McKenna a également rapporté le 5 février dernier dans Le Devoir que le Conseil de l’innovation du Québec avait publié une douzaine de recommandations pour aider le gouvernement québécois à encadrer correctement l’IA. Ces dernières s’inspirent de projets de loi déjà existants ailleurs dans le monde. Elles mettent aussi en évidence l’importance pour la province de stimuler la création d’une «?IA toute québécoise?».
« En créant la structure derrière un modèle élargi de langage québécois, on pourra redonner vie dans le numérique à nos archives historiques, à notre littérature, à notre culture et à nos connaissances », a affirmé l’innovateur en chef du Québec et directeur général du Conseil de l’innovation du Québec (CIQ) au Devoir, Luc Sirois.