L’Union nationale des aménageurs (UNAM), basée à Paris, a octroyé le Trophée de l’aménagement durable 2024 à la Ville de Montréal, pour les parcs dits « éponges » situés sur le site du Campus MIL de l’UdeM.
Les quatre parcs, dont certains sont encore en cours de conception, font partie du Projet Ville et Université. L’initiative « prévoit un réseau d’espaces publics » où se trouvent à la fois « des zones de socialisation » et « des nouvelles aires de biodiversité », permettant « une gestion écologique des eaux de pluie », explique l’UNAM par voie de communiqué.
Un parc éponge est conçu pour concentrer et retenir l’eau de pluie dans des aires de biorétention. Celles-ci sont des zones creuses qui concentrent un volume d’eau pluviale, pour ensuite l’évacuer graduellement par ruissellement vers le réseau d’égouts.
Toujours par voie de communiqué, l’Union ajoute que Montréal prévoit d’instaurer près de 30 parcs de ce type en 2024. Ils permettraient ainsi la rétention d’environ 9 000 m3 d’eau de pluie, soit l’équivalent de plus de trois piscines olympiques.
À titre de référence, la piscine du Complexe d’éducation physique et sportive de l’UdeM (CEPSUM) représente un bassin de calibre olympique.
Déglaçage serein
En plus de retenir les précipitations pour alléger le fardeau des systèmes d’égouts, les aires de biorétention filtrent aussi ces eaux, en retenant les contaminants et les sédiments. Cette action est possible grâce à la présence au sol de plantes et de microorganismes.
Une question persiste toutefois : le sel de déglaçage nuit-il à la capacité de rétention et d’absorption des polluants lorsque vient le temps de la fonte des neiges ?
L’exposition à des concentrations élevées de sel nuit en effet aux plantes. En revanche, le doute demeure. Les traînées de sel issues des fontes ne restent pas longtemps présentes dans le sol, et elles touchent les plantes lorsque celles-ci sont encore endormies, au début du printemps.
Pour trancher sur la question, le doctorant Henry Beral a récréé les environnements naturels des parcs éponges dans les serres de l’Institut de recherche en biologie végétale de l’UdeM, avec trois plantes indigènes et une qui ne l’est pas. Il a ensuite soumis ces échantillons à différentes concentrations de sel, en simulant le ruissellement de l’eau de fonte.
Les résultats en laboratoire se sont révélés positifs, avant d’être validés à grande échelle, dans des aires de biorétention de Montréal et de Trois-Rivières. « Nos résultats indiquent que l’utilisation de sel de déglaçage n’altère pas la résilience de ces trois plantes indigènes ni leur capacité globale d’absorption de polluants », a décrit le chercheur au cours d’une entrevue avec UdeMNouvelles.
Il ajoute que ces résultats « militent » pour un recours plus élevé de la biorétention par les municipalités.