Dans le cadre de sa nouvelle Politique sur la recherche en technologies sensibles et sur les affiliations préoccupantes, Ottawa désigne plus de 100 instituts de recherche, évoquant leur proximité avec des organisations militaires ou de sécurité d’État.
Des établissements chinois, russes et iraniens se retrouvent sur la liste noire du ministère de la Sécurité publique, qui sera mise à jour. Celle-ci a été élaborée à partir d’informations en provenance des services de renseignement canadiens et de nations alliées, rapporte La Presse. Le site Internet du gouvernement indique que « [l]es politiques du Canada en matière de sécurité de la recherche ne cible[ent] aucun pays en particulier. »
La nouvelle mesure concerne uniquement les domaines de recherche sur les technologies sensibles, parmi lesquelles l’intelligence artificielle, le génie génétique, l’informatique quantique ou la détection et la surveillance avancées.
Un autre critère que mentionne la Politique cible les chercheur·euse·s. Leur exclusion entre en vigueur si un·e membre d’équipe est affilié·e ou reçoit une contribution de l’une des organisations listées. « Seules les affiliations actuelles sont visées par cette politique; les affiliations passées ne seront pas prises en considération », précise Ottawa.
Écosystème
En juin dernier, le Bureau d’enquête du Journal de Montréal a révélé que l’UdeM avait signé en 2019 un accord la liant à l’Institut de technologie de Beijing (BIT). Le recteur de l’Université, Daniel Jutras, a depuis annoncé qu’il ne souhaitait pas renouveler l’entente à son échéance.
C’est l’ancien vice-recteur aux affaires internationales de l’UdeM, Guy Lefebvre, qui avait conclu deux protocoles avec le BIT, dont la création d’un laboratoire sinocanadien sur la gouvernance de données.
Le journal La Presse mentionne aussi des travaux de recherche sur les technologies de laser entre le BIT et Polytechnique Montréal. L’établissement de la colline n’est pas un cas isolé.
Des scientifiques du réseau de l’Université du Québec œuvrent en effet sur la technologie 5G en collaboration avec l’Université d’aéronautique et d’astronautique de Nanjing. Ce même établissement a également un partenariat pour une recherche sur les drones, avec des chercheur·euse·s de Concordia. Il en est de même pour l’Université McGill avec l’Institut de technologie de Harbin, autour de l’exploration spatiale et l’intelligence artificielle.