Société

Hausse des frais universitaires pour les non-résidents du Québec

C’est une série de trois mesures qui entreront en vigueur à ce titre, ont annoncé la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, et celui de la Langue française, Jean-François Roberge, vendredi dernier au cours d’une conférence de presse.

Comme l’a rapporté le journaliste de Radio-Canada Jérôme Labbé, les Canadien·ne·s non québécois·e·s débourseront ainsi chaque année environ 17 000 $, selon l’estimation de Mme Déry, soit l’équivalent de près du double de la facture actuelle, qui est de 8 992 $.

Une autre mesure fixera aussi un tarif plancher pour les étudiant·e·s des autres provinces inscrit·e·s dans un programme de premier cycle ou de deuxième cycle professionnel. Pour les étudiant·e·s internationaux·ales, ce montant minimum sera au moins de 20 000 $ par an.

Le bureau du registraire de l’UdeM distingue les Français·es et les Belges francophones. Leurs frais sont exemptés des droits de scolarité supplémentaires en vertu des ententes liant le Québec à la France et à la Belgique francophone. Ces mesures ne les concernent donc pas.

En outre, les modifications apportées aux frais universitaires ne seront pas rétroactives : toute personne qui a déjà entamé ses études ne verra pas sa facture augmenter. Les Canadien·ne·s non québécois inscrit·e·s à partir du trimestre d’automne 2024 dans un programme de deuxième cycle en recherche ou de troisième cycle ne sont pas concerné·e·s non plus par les nouvelles mesures.

Actuellement, les étudiant·e·s internationaux·ales admis·e·s dans un programme de premier cycle depuis l’automne 2020 doivent régler 13 550 $ pour 15 crédits de cours à l’UdeM, généralement l’équivalent de cinq cours par trimestre . L’année universitaire leur revient ainsi à 27 100 $. Un programme de baccalauréat de 90 crédits, effectué à temps plein sur trois ans, s’élève donc à 81 300 $.

Le ministère de l’Enseignement supérieur percevra aussi un montant forfaitaire des universités pour chaque étudiant·e non québécois. Les établissements pourront toujours facturer une somme additionnelle à leur entière discrétion.

M. Roberge a déclaré que la présence d’étudiant·e·s non québécois·es profite surtout aux établissements anglophones tels que McGill, Concordia et Bishop’s. Il a indiqué que ces universités ont en effet obtenu 282 M$ grâce aux frais de scolarité des étudiant·e·s internationaux·ales, contre 47 M$ pour les dix établissements du réseau de l’Université du Québec. Les nouvelles dispositions serviront ainsi à réduire cet écart. Le ministre a ajouté que celles-ci aideront également à « freiner le déclin du français ».

La Fédération des associations étudiantes du campus de l’UdeM (FAECUM) a réagi sur ses réseaux sociaux, annonçant s’opposer « fermement » à cette déclaration, qu’elle décrit comme « déraisonnable » et de « l’improvisation ». « Cette nouvelle déréglementation des droits de scolarité ne fera que perpétuer les principaux problèmes créés par celle de 2018, introduite par les libéraux visant la population étudiante internationale », a-t-elle publié.

Plus tôt cette semaine, le premier ministre du Québec, François Legault, a défendu l’annonce et maintenu qu’il ne fera aucun compromis quant à la question de l’équilibre financier des réseaux anglophone et francophone, ajoutant que « renverser le déclin du français » est primordial.

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