50e ANNIVERSAIRE DU CERTIFICAT EN JOURNALISME À LA FEP À l’aube de son 50e anniversaire, le certificat en journalisme de la Faculté de l’éducation permanente (FEP) a vu arriver une nouvelle mouture. À cette occasion, Quartier Libre fait la rencontre des finissant·e·s de la formation, qui exercent ce métier malgré vents et marées. |
Celle qui « découpait des reportages radio au couteau » à Sudbury en début de carrière, puis préparait des « reportages à la verticale » sur TikTok en Russie jusqu’à tout récemment, est bien placée pour discuter de l’évolution de la profession. « Le métier a mauvaise presse dans certains coins du monde, même chez nous, affirme la journaliste Tamara Altéresco. Mais c’est un métier essentiel à l’heure où tout le monde peut donner son opinion, où beaucoup peuvent se prétendre journalistes. »
Je traite toutes les histoires de la même façon, qu’elles soient en Russie ou à Laval.
– Tamara Altéresco
À l’image du métier, le certificat a changé. La nouvelle mouture de la formation offerte par la FEP s’appelle maintenant « Certificat en journalisme multiplateforme ». Toutefois, des constantes restent, assure Mme Altéresco. Parmi elles, les « règles de base » que sont la rigueur, l’objectivité, et, surtout, la crédibilité.
De « mauvaise élève » à Radio-Canada
La journaliste chevronnée est cependant d’avis que « les rouages du journalisme s’apprennent sur le terrain, pas en salle de classe ». Peut-être est-ce son dédain avoué pour les études qui la mène à faire cette déclaration. L’école reste effectivement « un passage obligé » aux yeux de Mme Altéresco. « Je n’aimais pas l’école, je n’étais pas bonne élève, avoue-t-elle. Je pense que les religieuses qui m’enseignaient sont très étonnées de me voir à la télé. »
Elle a d’ailleurs essuyé un refus lors de sa première tentative d’adhésion à un programme en journalisme, celui « très contingenté » de l’Université Concordia. Déçue, elle s’est alors tournée vers une mineure en histoire au sein du même établissement. Elle explique que l’histoire est l’une des rares matières qu’elle appréciait à l’école secondaire, principalement en raison de sa professeure, Suzanne Spagnol, qui « transportait les gens quelque part » à l’aide d’anecdotes et d’images. Avec le recul, c’est ce désir profond d’être témoin de l’histoire et de la raconter qui l’a menée où elle se trouve aujourd’hui.
Déterminée à poursuivre sa « destinée », Mme Altéresco s’est donc inscrite au certificat en journalisme de la FEP en 1995, après un passage en marketing à HEC Montréal. « D’aussi loin que je peux me rappeler, je voulais être journaliste », précise-t-elle. La voici ainsi enfin au bon endroit. Son stage chez Radio-Canada, à Sudbury, en Ontario, lui a permis d’obtenir les trois derniers crédits de son certificat.
Conseils
Depuis ce stage, elle n’a plus quitté le diffuseur public, qui lui a donné l’occasion de vivre des expériences professionnelles aussi diverses qu’impressionnantes. Elle réalise aujourd’hui qu’elle est une journaliste de terrain dans l’âme, mais elle ne discrédite pas pour autant ses autres expériences. Ses cinq années sur la Colline parlementaire à Ottawa n’étaient pas les plus « palpitantes », mais elles lui ont tout de même été utiles.
Elles lui ont permis de comprendre le fonctionnement du gouvernement, compétence essentielle à ses yeux, et de réaliser son intérêt pour le terrain. « Chaque étape d’une carrière de journaliste est formatrice et nous amène ailleurs », estime Mme Altéresco.
L’un de ses premiers conseils aux aspirant·e·s journalistes est de ne regarder aucune possibilité de haut. « J’entends des jeunes dire qu’ils n’iraient pas à certains endroits, souligne-t-elle. Déjà qu’il n’y a pas beaucoup d’opportunités, se déplacer en région peut être un pied d’entrée direct dans le métier. Go, n’hésitez pas ! »
Alors que la journaliste se remémore ses expériences, un autre conseil lui vient à l’esprit. « Je traite toutes les histoires de la même façon, qu’elles soient en Russie ou à Laval », déclare-t-elle.
Celle qui a l’habitude de tenir le micro affirme justement que de s’effacer permet de mieux raconter les histoires. « Il faut aussi être empathique, parce que notre réalité n’est qu’une petite fraction de ce que la planète vit, précise-t-elle. Cette empathie nous permet de poser les bonnes questions. »
À noter : Quartier Libre a reçu une contribution financière de la Faculté de l’éducation permanente pour produire cet article.
Erratum : Dans la version de cet article publiée dans le magazine du 4 octobre 2023, nous mentionnons à deux reprises que Tamara Altéresco a reçu un diplôme d’honneur de la FEP. Or, elle s’est plutôt vu conférer le titre de diplômée d’honneur. Nos excuses.