Au début de l’année 2022, le Centre d’éducation physique et des sports de l’Université de Montréal (CEPSUM) avait annoncé cinq chantiers majeurs de réfection des infrastructures. Parmi celles-ci, la piscine et le stade extérieur, datant respectivement de 1976 et 1966.
Des travaux d’envergure
Le stade extérieur et la piscine étaient arrivés en « fin de vie utile », selon la directrice générale du CEPSUM, Manon Simard. Ce n’était donc pas de simples travaux de maintien qui devaient être mis en place. Le but était de réaliser ces travaux idéalement en un an. Cependant, une piscine étant « un plateau bien plus complexe qu’un terrain extérieur », les travaux de celle-ci ont pris du retard. La date d’ouverture, initialement prévue pour la mi-septembre, a donc été repoussée à la dernière semaine d’octobre.
Puisque toute la pelouse allait être changée, le CEPSUM en a profité pour creuser la terre et installer des bassins de rétention des eaux pluviales en dessous du terrain de football. Ces derniers vont permettre d’emmagasiner les eaux usées et ainsi d’éviter des inondations. En raison du changement climatique, les pluies sont beaucoup plus fortes et intenses, et les systèmes d’égouts ne peuvent pas supporter cette hausse de flux. Ces nouveaux bassins répartissent donc les eaux au fur et à mesure dans les égouts afin de prévenir les débordements.
Un défi pour les Carabins
Ces travaux ont représenté un réel défi pour les étudiant·e·s athlètes des Carabins, notamment pour les équipes de football et de natation. Ces dernières ont dû relocaliser temporairement leurs matchs et leurs sessions d’entraînement. L’équipe de football a ainsi disputé ses matchs à domicile au Complexe sportif Claude-Robillard, ayant pour conséquence des trajets de 30 minutes en bus pour s’y rendre. Quant à l’équipe de natation, elle a dû répartir ses sessions d’entraînements entre les piscines du Collège Notre-Dame et du Collège Ahuntsic.
Le secondeur de l’équipe de football Charles-Elliot Bouliane, étudiant à Polytechnique Montréal, estime que les Carabins ont « perdu un peu de leur identité » en jouant au stade Claude-Robillard. Il cite notamment le fait que le CEPSUM est le quartier général des Carabins, et que « tout ce qu’[ils font] se trouve là-bas ». L’un des atouts du stade du CEPSUM est d’être au pied du Mont-Royal, ce qui « crée un effet d’écho donn[ant] l’impression qu’il y a 50 000 spectateurs, selon lui. Ce n’était pas le cas à l’autre stade », ajoute-t-il.
La capitaine de l’équipe de natation féminine, Anaïs Arlandis, étudiante à la maîtrise en éducation primaire, témoigne de l’impact des travaux sur les performances. En effet, pour se rendre au Collège Ahuntsic, il fallait « se lever très tôt pour aller à une piscine loin des étudiants ». L’un des avantages du CEPSUM est la facilité à rattraper les entraînements manqués. Les Carabins pouvaient se rendre à la piscine quand ils le souhaitaient pour rattraper leur session, ce qui était impossible aux piscines de substitution. « Quand on a cinq à six entraînements proposés, mais qu’on en manque et qu’on ne peut pas les rattraper, les performances ne sont pas au rendez-vous », affirme la capitaine.
Elle souligne tout de même que l’équipe a conscience que fermer la piscine était nécessaire, et que ce type de travaux est « compliqué » à gérer pour tout le monde.
« Une valeur ajoutée pour le CEPSUM »
Les travaux, attendus depuis longtemps par la communauté udemienne, témoignent de l’importance de la qualité que l’UdeM accorde à ses infrastructures. « Nous sommes privilégiés et chanceux de faire partie d’un campus aussi grandiose, il faut que nos infrastructures soient à la hauteur », déclare Mme Simard avec fierté.
À défaut de remettre aux normes le terrain et la piscine, les travaux ont aussi permis d’apporter des nouveautés que la directrice générale du CEPSUM considère comme « des valeurs ajoutées ». Elle cite notamment l’ajout de fontaines à eau et de brumisateurs sur le terrain, qui donne désormais aux athlètes l’occasion de se rafraîchir pendant leurs matchs. Le niveau de sécurité de l’ancien terrain commençait à devenir un réel enjeu pour les Carabins. À ce sujet, Mme Simard ajoute que selon l’équipe médicale, il y a 50 % moins de blessures chez les étudiant·e·s athlètes depuis l’ouverture du nouveau terrain.
Quant à la piscine, elle évoque des « rénovations 360 ». Les étudiant·e·s athlètes s’apprêtent en effet à retrouver une piscine métamorphosée. La qualité de l’eau « sera plus facile à gérer », selon elle. La qualité de l’air sera pour sa part fortement rehaussée, notamment grâce à un nouveau système de ventilation. De plus, le plancher mobile du bassin, qui ne fonctionnait plus, « a été remis à neuf ».
L’un des axes directifs des travaux a également été de respecter la montagne et de rénover le CEPSUM tout en pensant à l’environnement. Ainsi, le nouveau granule, matériel de remplissage d’une pelouse synthétique, diminue de 3 % à 5 % les îlots de chaleur, et l’éclairage de la piscine est une lumière DEL beaucoup plus écologique.
Pour la suite des travaux, un espace pour les personnes à mobilité réduite sera construit au cours des prochains mois. Celui-ci permettra notamment aux personnes en fauteuil roulant d’accéder au stade pour les et de profiter d’emplacements pour leur permettre de profiter des matchs.