Bien documentée grâce à plusieurs études, la pénurie de main d’œuvre au Québec ne touche pas que les emplois qui ne requièrent pas ou peu de qualifications. Le Devoir rapporte que la Coalition des psychologues du réseau public québécois (CPRPQ) a récemment prévenu le gouvernement que, si elle ne recevait pas de ressources additionnelles prochainement, ses membres cesseront de superviser les stages à partir de septembre 2023. Faire un rapide survol de l’actualité des dernières années suffit pour comprendre que cette situation pourrait devenir un enjeu majeur. Effectivement, les demandes d’accès aux soins psychologiques ont connu une forte augmentation au cours des dernières années, et le réseau de santé peine à répondre à la demande.
Toujours selon Le Devoir, le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, avait annoncé une enveloppe de 100 millions de dollars supplémentaires pour la santé mentale. Cette annonce, survenue dans la foulée de l’attaque au sabre dans la ville de Québec, qui avait fait deux morts en 2020, avait pour but de réduire, voire d’éliminer le nombre de personnes sur liste d’attente pour obtenir des services psychologiques. Or, environ 21?000 Québécois·es seraient toujours sur liste d’attente, un chiffre plus élevé qu’au moment de l’annonce de M. Carmant. Si la situation était donc déjà problématique, l’impossibilité d’ajouter de nouveaux psychologues au réseau de soins publics rendrait la situation critique.
Tous les programmes universitaires québécois menant au droit d’exercer la profession de psychologue dans la province, que Quartier Libre a pu consulter, exigent que les doctorant·e·s effectuent un stage supervisé, la plupart du temps au sein du réseau public. Cependant, si les intervenant·e·s du milieu refusent de superviser ces stages, les finissant·e·s, dont celles et ceux de l’UdeM, ne pourront pas commencer à exercer la profession, ne remplissant pas l’une des conditions essentielles à l’obtention de leur doctorat.