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Jumelages interlinguistiques : des participant·e·s témoignent

« Le projet de jumelage interlinguistique fêtera ses 25 ans le 17 novembre », mentionne la chargée de projet de l’initiative, Amy Vallières. Une telle longévité n’est pas étonnante dans une université qui compte plus de 10000 étudiant·e·s internationaux·ales. En effet, ce projet de l’Action humanitaire et communautaire des Services à la vie étudiante de l’UdeM met en contact des membres de la communauté étudiante qui souhaitent s’investir dans un échange culturel.

Apprendre une langue et s’intégrer à la communauté

C’est à son arrivée à Montréal que l’étudiante chinoise en troisième année au doctorat en littérature de langue française Jingyun Song a intégré le projet de jumelage interlinguistique. « Je voulais rencontrer d’autres étudiants et pratiquer mon français, explique-t-elle. Robbie, mon binôme, parlait très bien français et anglais, alors j’ai pu progresser dans les deux langues. » L’étudiante en deuxième année à la maîtrise en psychoéducation Galilea Ayala s’est également inscrite à son arrivée au pays, dans le but d’améliorer son français à l’oral. « J’ai gagné beaucoup de confiance en moi », confie cette Mexicaine d’origine. Si Jingyun et Galilea avaient déjà étudié le français avant de s’installer au Québec, avoir des bases dans la langue à apprendre n’est absolument pas un prérequis. « J’étais complètement débutant, mais je voulais apprendre le français pour pouvoir m’intégrer à la société québécoise », témoigne l’étudiant en première année au doctorat en informatique Kyle Roth, venu de l’Utah, aux États-Unis. Sa méconnaissance de la langue française a entraîné des difficultés pour nouer des liens avec les personnes qu’il croisait pendant ses cours. Le jumelage interlinguistique lui a alors permis de rencontrer Laura, une étudiante française. « C’était un peu intimidant au départ, avoue-t-il, mais j’ai pu apprendre vraiment vite grâce à ces échanges. » L’étudiante québécoise en troisième année au baccalauréat en études hispaniques Sara Vallière s’est également inscrite au jumelage pour s’intégrer à l’UdeM. « J’ai commencé mon baccalauréat en 2020, le jumelage interlinguistique a donc été un moyen de rencontrer d’autres membres de la communauté de l’UdeM tout en étudiant à distance », souligne-t-elle. Elle précise qu’en plus de faire la connaissance d’étudiant·e·s internationaux·ales, ces échanges lui ont donné l’occasion de rencontrer des Québécois qui partagent les mêmes centres d’intérêt qu’elle. Mme Vallières précise que les 350 étudiant·e·s, en moyenne, qui s’inscrivent chaque session sont de toutes origines.

Amy Vallières, chargée de projet – Jumelages interlinguistiques. Crédit : courtoisie.

 

La naissance de belles amitiés

Jingyun, Galilea et Kyle insistent tous les trois sur les amitiés qu’ils ont nouées avec leur binôme. Ainsi, l’étudiante française avec qui Galilea était jumelée en 2019 est devenue une amie. Kyle et sa conjointe ont également gardé contact avec Laura et son compagnon, désormais rentrés en France. Quant à Jingsyun et Robbie, ils avaient pris l’habitude d’organiser des sorties en incluant le conjoint de Jingsyun ainsi qu’avec un groupe d’étudiant·e·s chinois·es. « Quand des amis de Robbie sont venus de Grande-Bretagne pour le voir, nous sommes tous allés manger dans un restaurant du quartier chinois », se remémore Jingyun avec émotion. Mme Vallière révèle que des participant·e·s au jumelage peuvent même ne pas se réinscrire au programme… préférant poursuivre leur apprentissage avec le même binôme l’année suivante.

Un programme victime de son succès

Nombreuses sont les personnes qui reviennent d’une année à l’autre. Après avoir encadré des étudiant·e·s francophones apprenant l’espagnol au cours de sa deuxième année de participation au projet, Galilea s’y est de nouveau inscrite. Elle souhaite maintenant être jumelée avec un anglophone. De son côté, Sara souhaite échanger en anglais et en portugais. « Même si j’ai des anglophones dans mon entourage, je ne peux pas forcément leur demander de discuter d’un sujet en particulier, explique-t-elle. L’avantage du jumelage interlinguistique, c’est que tu peux poser des questions précises ». Néanmoins, le projet reçoit chaque année des candidatures d’étudiant·e·s qui ne trouvent pas de binôme, en particulier pour le japonais, le coréen, l’allemand ou encore l’italien. Mme Vallière encourage donc les locuteurs et locutrices de ces langues à s’inscrire. « Il n’est pas nécessaire d’être natif, il faut juste être assez à l’aise pour transmettre ses connaissances », affirme-t-elle. De quoi faire naître de nouvelles amitiés sur le campus.

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