Campus

Jeux Olympiques : «J’ai encore des émotions à en parler !»

L’UdeM À L’HONNEUR AUX J.O.

Laurence St Germain Crédit photo : Alpine Canada Alpin

L’étudiante en deuxième année au baccalauréat en génie biomédical à Polytechnique Montréal et skieuse Laurence St-Germain s’est spécialisée dans le slalom. Arrivée 25e lors de sa première descente et 9e à la seconde, elle s’est positionnée 17e au classement final lors des Jeux olympiques de Pékin. En mars dernier, elle s’est classée 11e au niveau mondial à l’occasion de la Coupe du monde.

L’étudiante en administration à HEC Montréal Alyson Charles a participé pour la première fois aux Jeux dans la catégorie « patinage de vitesse sur piste courte ». Elle est arrivée 4e au relais 3 000 m, 8e au 500 m et 20e au 1 000 m.

Kaleigh Quennec Crédit photo : Mathis Harpham

L’étudiante en dernière année au baccalauréat en enseignement de l’éducation physique et la santé Kaleigh Quennec a pour sa part représenté la Suisse pour ses premiers Jeux. Kaleigh Quennec et son équipe ont remporté les quarts de finale 4-2 contre le Comité olympique russe, mais ont perdu en demi-finale contre le Canada 10-3. L’équipe suisse a frôlé la médaille de bronze et a finalement perdu son dernier match 4-0 contre la Finlande.

Kaleigh Quennec a affronté son assistante-entraîneuse de l’équipe féminine de hockey chez les Carabins Mélodie Daoust, le 3 février dernier. Avec l’équipe canadienne, Mme Daoust a remporté les quarts de finale contre la Suède 11-0, puis la demi-finale contre la Suisse et enfin la finale contre les États-Unis 3-2.

Diplômée en criminologie et en relations industrielles en 2016, l’ancienne défenseure de l’équipe Élizabeth Mantha a, quant à elle, arbitré des matchs au tournoi olympique. La directrice générale de l’équipe de hockey féminin des Carabins, Danièle Sauvageau, ainsi que l’entraîneuse-cheffe, Isabelle Leclaire, étaient elles aussi à Pékin, en tant qu’analystes des Jeux.

Quartier Libre (Q. L.) : Quel est votre parcours ? Pouvez-vous préciser comment vous en êtes arrivées là ?

Kaleigh Quennec (K. Q.) : Cela fait 24 ans que je suis dans le monde du hockey, et depuis que j’ai mis mes patins pour la première fois en Suisse, c’est un rêve de gamine. J’ai joué tout au long de ma carrière avec des garçons à Genève. Je suis à Montréal depuis cinq ans, et ça fait plaisir d’être avec les Carabins et d’être bien soutenue. J’ai été coupée de justesse pour les J.O. il y a quatre ans, alors c’était mes premiers Jeux cette année, c’était assez spécial. Je portais sur mon maillot les couleurs de la Suisse, le rouge et le blanc, les mêmes couleurs que le Canada (rires) ! Depuis l’âge de 15 ans, j’ai la chance de représenter mon pays à l’international. J’ai pu participer à deux championnats du monde avec l’équipe olympique. Et j’ai aussi pu jouer contre le Canada à plusieurs reprises. C’est un choc de réalités. C’est toujours spécial de jouer contre le Canada, sachant que mes parents sont Canadiens.

Laurence St-Germain (L. S-G.) : Je fais du ski depuis que je suis vraiment toute petite, j’habite au pied du mont Sainte-Anne (NDLR : Dans la ville de Saint-Ferréol-les-Neiges près de Québec), donc le ski a toujours été dans ma vie. Mes parents font du ski et mon frère aussi a fait de la compétition. En 2013, j’ai été sélectionnée dans l’équipe développement canadien (NDLR : Équipe junior, 21 ans et moins), mais je n’ai pas eu une bonne saison. J’ai finalement été coupée de l’équipe. C’est à ce moment-là que j’ai décidé d’aller étudier à l’Université du Vermont pour y faire partie de l’équipe de ski, qui est vraiment bonne. Je suis allée là-bas pour essayer de me requalifier dans l’équipe canadienne. Après un an, je l’ai été. C’est ma sixième année en Coupe du monde, j’ai participé aux Jeux olympiques de PyeongChang en 2018, j’ai fini 15e. C’était vraiment un bon résultat pour moi, c’était mon premier top 15 ! J’étais vraiment contente ! Je voulais faire mieux aux Jeux ici en Chine, je voulais une médaille, ça aurait été vraiment cool, j’aurais pu me classer dans les dix meilleures si j’avais bien performé.

L’étudiante en deuxième année au baccalauréat en génie biomédical à Polytechnique Montréal

et skieuse Laurence St-Germain s’est classée 11e lors de la dernière Coupe du monde.

Crédit photo : Andrew Mielzynski

Q. L. Comment s’est passé votre épreuve ?

K. Q. : C’était un long tournoi, nous sommes arrivées le 26 janvier et nous devions jouer le 3 février. Les cérémonies d’ouverture étaient le 4 et notre tournoi s’est terminé sur la médaille de bronze le 16. Malheureusement, nous avons perdu contre la Finlande, c’était décevant et triste. C’était un bon match, serré, et juste le fait de penser que j’avais une chance de gagner cette médaille olympique, c’était assez émouvant. J’espère pouvoir revenir dans quatre ans et pouvoir la ramener à la maison. Les Canadiennes ont gagné l’or, c’était cool pour elles !

L. S-G. : J’ai failli sortir du parcours. La descente était d’environ 55 secondes, j’étais très bien partie dans les premiers intervalles, mais en milieu de parcours, je suis tombée vers l’intérieur, ça m’a fait sortir du rythme et j’ai fait un virage. Disons que j’ai fait un méga détour. On essaie toujours d’aller vers la ligne la plus rapide entre les piquets : moi, je suis passée vraiment loin, ça m’a coûté beaucoup de temps. Dans notre sport, ça se compte avec les centièmes, donc ça m’a fait reculer. J’ai réussi à finir, mais j’ai perdu beaucoup de secondes, j’ai fini 25e à la première manche. À la deuxième manche, j’étais 9e. Avec le cumulatif des deux, j’ai fini 17e, ce qui était en-dessous de mes performances, mais double olympienne, c’est correct (rires). Ça me motive pour dans quatre ans !

Q. L. : Comment avez-vous vécu l’expérience des J.O., et particulièrement en temps de COVID-19 ?

K. Q. : C’était spécial, il y avait des masques, des restrictions, des barrières, nous étions restreints au Village olympique. Mais cela n’enlève rien au fait que j’ai pu vivre mon rêve de gamine. Je n’étais jamais allée en Chine, même si malheureusement, nous n’avons pas pu faire la visite. Cela reste quand même incroyable de voir des athlètes de partout dans le monde, qui ont sacrifié énormément de choses pour y arriver.

L. S-G. : Je me considère vraiment chanceuse d’avoir connu des Jeux avant la COVID-19, parce que c’était vraiment différent avant. Mais honnêtement, cette année, c’était mieux que ce que l’on pouvait s’imaginer. Il y a tout le temps des rumeurs du type : « On ne va rien pouvoir faire », « Ça va être très strict », etc. Cela a été strict sur les masques pour qu’on soit bien protégé, mais dans le village, nous pouvions sortir, aller regarder d’autres athlètes dans d’autres disciplines. Je suis allée voir la luge après ma course. Les autres villages étaient quand même éloignés, alors je n’ai pas pu aller voir le hockey ou le patinage de vitesse. Puis on avait 48 heures pour quitter après notre course ! C’était un peu décevant. À PyeongChang (NDLR : Pour les J.O. de 2018), j’ai pu aller voir plus de compétitions. Mais ce qui était cool ici, c’est que la télécabine arrivait directement dans le village des athlètes, donc je n’avais pas besoin de prendre d’autobus, je marchais de ma chambre à la piste. C’était une toute nouvelle montagne de ski qui venait juste d’être construite pour les Jeux, c’était à 100 % de la neige artificielle. Tous les athlètes ont d’ailleurs dit que la neige était bizarre. Il y avait des rumeurs comme quoi certaines marques d’équipement de ski fonctionnaient mieux sur cette neige artificielle, il y avait des théories (rires).

Q. L. : Pouvez-vous nous raconter un moment fort ou une anecdote qui vous a marquée pendant les J.O. ?

K. Q. : Il y en a beaucoup ! Mais aller à la cérémonie d’ouverture et voir le président du Comité olympique, voir tous les athlètes représenter leurs pays, dans leurs uniformes, et défiler dans le nid olympique… C’était indescriptible, j’ai encore des émotions à en parler !

L. S-G. : Les gens là-bas étaient tellement accueillants ! Il n’y avait pas nos familles ni de spectateurs. L’ambiance aurait été différente, mais les bénévoles étaient heureux de nous avoir et c’était bien de sentir qu’ils nous encourageaient. Puis, on dirait qu’il n’y a personne qui sait, à part les athlètes, mais on s’échange des pin’s. Chaque pays a les siens. Cette année, dès la première journée, j’ai commencé à les échanger, parce que je savais que je restais moins longtemps, alors il fallait que je commence le jour 1 ! En Chine, à la différence de la Corée, même les bénévoles avaient des pin’s, alors on interagissait plus avec eux, et ça, c’était le fun.

Partager cet article