Campus

Élisabeth Roy, étudiante à la majeure en criminologie, a mis sur pied un groupe pour les passionnés de jeux vidéo à l’UdeM. Crédit photo : Mathis Harpham

Pas d’isolement social pour ces adeptes de jeux vidéo

Pendant ces temps difficiles liés aux nouvelles mesures sanitaires qui visent à réguler la propagation du variant Omicron, le groupe « UdeM Gaming » organise plusieurs activités de groupe virtuelles. Créé en août 2021 sur le logiciel de messagerie instantanée Discord, il comptabilise déjà plus de 300 membres, dont 20 personnes actives presque quotidiennement.

Pour la cocréatrice du groupe et étudiante à la majeure en criminologie, Élisabeth Roy, surnommée « KERV » sur la plateforme, aller de l’avant et créer ce groupe était une évidence. « Je savais qu’il y avait le Discord de l’Université, qu’il y avait des clubs, mais c’était plus pour des facultés, affirme-t-elle. J’ai essayé de trouver un groupe plus pour moi, pour rencontrer des gens avec qui jouer aux jeux vidéo, et il n’y en avait pas. [Avec le groupe Discord], mon intérêt s’est jumelé à l’intérêt de tous les étudiants qui, comme moi, auraient voulu trouver un groupe comme ça. »

C’est grâce à un message rédigé sur Facebook sur la page « UdeM + 1 » qu’Élisabeth Roy est entrée en contact avec l’étudiant à la maîtrise en activité physique Maxime Bergevin, afin de faire naître ce premier groupe pour adeptes de jeux vidéo de l’Université. « Dans mon post sur le groupe Facebook de l’Université « UdeM+1 », j’avais écrit le message « Any Gamers in the chat ? », car c’est très rapide à comprendre pour les gamers », explique l’étudiante.

Tisser des liens dans la situation actuelle est un peu plus difficile, selon Kevin Mathis, étudiant en deuxième année préparatoire de psychologie. Crédit photo : Mathis Harpham

Des événements récurrents en ligne

L’objectif annoncé de ce regroupement sur Discord est de créer une communauté dont le point commun est les jeux vidéo, peu importe la plateforme, selon Maxime Bergevin dit « Maxou ». Plusieurs activités en ligne, comme jouer ou juste discuter, sont par exemple organisées le dimanche, mais Élisabeth Roy décrit une organisation qui baigne dans la simplicité. « Il n’y a pas vraiment de planning, précise-t-elle. C’est quand les gens veulent. » Les membres du groupe peuvent eux-mêmes organiser des activités virtuelles, s’ils le souhaitent, sans passer par la validation des administrateurs. Grâce au système vocal que la plateforme de discussion met à leur disposition, les membres peuvent discuter entre eux tout en jouant à des activités coopératives, comme les jeux Among Us du concepteur Marcus Bromander ou encore Gartic Phone de l’éditeur Onrizon.

L’étudiant en première année au baccalauréat en physique et informatique et modérateur du groupe Juan Carlos Mérida Cortés, dit « Jay Cee », détaille les spécificités d’« UdeM Gaming » : « Des salons pour publier des mèmes, pour regarder des animés, pour publier nos repas, etc., énumère-t-il. Nous parlons de ce qui nous dérange et de ce qui nous plaît à propos de l’UdeM, et nous partageons des liens pour ceux qui ont besoin d’aide, soit pour leur santé mentale, soit pour joindre d’autres services de l’UdeM. »

Créer du lien avant tout

Plusieurs adeptes du groupe estiment que celui-ci représente une façon de créer et d’entretenir des liens sociaux quasi perdus à cause des mesures sanitaires. Les deux créateurs remarquent aussi que les communautés comme la leur permettent aux personnes les plus introverties et isolées de tisser des liens virtuels. « Avec la pandémie, il y a eu de gros isolements, donc ça aide à s’accrocher un peu dans ces temps difficiles », déclare Maxime Bergevin.

L’étudiant en deuxième année préparatoire de psychologie Kevin Mathis, adepte d’« UdeM Gaming », estime que tisser des liens au cours de la situation actuelle est un peu plus difficile. « C’est sûr qu’il y a des activités organisées par les associations, par les facultés, mais ce n’est pas la même chose, souligne-t-il. Et puis, tu n’as pas cet aspect-là, d’aller chercher des liens que tu pourras garder longtemps. »

Selon le professeur titulaire au Département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques de l’UdeM Bernard Perron, les membres de la communauté étudiante se regroupent sans conteste pour ne pas être seuls. « Le désir d’appartenir à une communauté est assez fort en jeu vidéo, mentionne-t-il. De surcroît, jouer est une activité qui se réalise souvent en groupe, car le jeu, vidéo ou non, ne se résume pas seulement à un acte solitaire ou au jeu en solo, mais s’adonne en équipe ou en multijoueur. »

L’objectif annoncé de ce regroupement sur Discord est de créer une communauté ont le point commun est les jeux vidéo, peu importe la plateforme, d’après Maxime Bergevin, étudiant à la maîtrise en activité physique. Crédit photo : Mathis Harpham

Ouvert à toutes et à tous

La communauté des « gamers de l’UdeM » n’a pas de forme d’élitisme autour des titres et des consoles, tient à préciser Élisabeth Roy. Le groupe propose ainsi une multitude de jeux et de sections différentes afin d’attirer un large spectre de joueurs et joueuses, des adeptes de jeux sur consoles à celles et ceux de jeux sur téléphones cellulaires. « Les jeux sont extrêmement variés, on n’a pas de style particulier, on s’adapte à tous les gamers », affirme Maxime Bergevin.

« Ce n’est pas tout le monde qui voudrait rejoindre un groupe de littérature ou un club sportif en ligne, ajoute Juan Carlos Mérida Cortés. Il y a des gens qui préfèrent rester chez eux, jouer aux jeux vidéo, regarder des films, et il n’y avait pas vraiment de groupe à l’UdeM qui offrait ça. Le fait qu’ils puissent venir discuter, regarder ou jouer avec nous, ça les inclut vraiment plus dans la vie de l’UdeM. »

Malgré la situation sanitaire actuelle, plusieurs membres du groupe « UdeM Gaming » ont su tisser des liens d’amitié et de confiance, certes virtuels, mais importants, notamment pour Élisabeth Roy, qui n’aurait pas de mal à aller au restaurant dès que possible avec des personnes de ce groupe qu’elle n’a encore jamais rencontrées. Elle espère que ces rencontres virtuelles ainsi que ce groupe Discord restent longtemps connus de la communauté de l’UdeM. « Même si un jour je ne suis plus à l’Université, je pense que je garderai le Discord ouvert à côté de moi ! », souligne l’étudiante.

Partager cet article