L’ancien juge de la Cour suprême du Canada Michel Bastarache a remis au recteur de l’Université d’Ottawa, le 5 novembre dernier, son rapport du Comité sur la liberté académique. Celui-ci, présidé par le juge, s’oppose « à la censure institutionnelle et à l’autocensure quand elle est susceptible de compromettre la diffusion des savoirs ».
Depuis l’automne 2020, l’Université d’Ottawa es secouée par des controverses, notamment depuis l’utilisation du « mot en n » par la professeure en histoire de l’art Verushka Lieutenant-Duval et des gazouillis du professeur en droit et en épidémiologie Amir Attaran, jugés anti-québécois. Le recteur Jacques Frémon a donc jugé bon de mettre sur pied un comité chargé d’émettre des recommandations sur les enjeux liés aux libertés universitaires et d’expression.
Parmi ces recommandations, le Comité sur la liberté académique préconise que « l’Université d’Ottawa affirme la nécessité de protéger la liberté académique et la liberté d’expression aux fins de la réalisation de la mission de l’Université en matière d’enseignement et de recherche. » Le rapport précise que le Comité s’oppose à « l’exclusion de termes, d’ouvrages ou d’idées » lorsque ceux-ci sont utilisés dans un but pédagogique ou de diffusion du savoir.
Des ajustements jugés nécessaires
Le Comité reconnaît néanmoins que « le préavis de traitement d’un sujet jugé délicat par certains étudiants, afin d’éviter que ceux-ci soient pris par surprise, est cependant utile dans certaines circonstances. » Les avertissement, ou trigger warnings, réclamés par plusieurs groupes étudiants sont donc jugés compatibles avec les concepts de liberté universitaire et d’expression.
Enfin, le rapport propose la mise sur pied d’un « comité d’examen et de mise en œuvre de la politique sur la liberté académique et la liberté d’expression » ainsi que l’instauration d’un programme de formation sur la diversité et l’inclusion pour le corps professoral.