Salle comble au cinéma du Quartier Latin pour l’avant-première du film Conviction de Tony Goldwyn. Néanmoins les sièges réservés pour la presse restent étrangement vides. Un mystère plane. Les journalistes sont-ils trop occupés ? En voie de disparation ? Comptent-ils tous sur ma critique ? Le film est pourtant plaisant. Aperçu.
Conviction est l’histoire vraie de Betty Anne Waters, mère divorcée, qui a décidé d’entamer des études de droit afin de devenir avocate pour libérer son frère en prison, biaisé par une enquête policière douteuse. 107 minutes de recherche sans relâche pour faire éclater la vérité sur les erreurs judiciaires d’un procès arrangé de toute pièce. 107 minutes d’émotion où Hilary Swank, interprètant Betty Anne Waters, envahit l’écran de sa persévérance et de son sourire attachant. Cependant le film commence, et j’ai déjà une impression de déjà vu : Justice pour un innocent avec John Wayne, The Hurricane avec Denzel Washington, ou même Amistad de Steven Spielberg. Où se trouve la nouveauté ? Et le principe américain de savoir dès la bande annonce que le film clôturera sur un happy end m’ennuie déjà. Rien de plus frustrant que de prévoir le dénouement.
Une histoire peu banale mais un film peu original. Le réalisateur a décidé de ne pas présenter la vie de Kenneth Waters, interprété par Sam Rockwell, lors de sa sortie de prison. Un choix stratégique, un principe des plus américains : le film devait se terminer sur une note d’optimisme. Exposer la mort de Kenneth Waters six mois après sa sortie de prison ne semblait pas être un choix judicieux pour le réalisateur. L’apprendre via Google devait en être un.
Conviction traite d’un sujet intéressant mais le film n’a rien d’époustouflant. Il permet néanmoins de se demander ce que chacun serait prêt à faire pour son frère ou sa sœur.