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L’Université Concordia a pris la décision d’annuler l’événement moins de 24 heures après la parution d'un communiqué publié par plusieurs associations d'étudiantes et d'étudiants arméniens. Crédit: Jeangagnon, Wikimedia Commons, CC BY-SA 3.0.

Une conférence annulée à Concordia à la suite d’une mobilisation étudiante

Des associations étudiantes de plusieurs universités se sont mobilisées pour dénoncer la vision unilatérale de cette conférence visant à analyser le conflit du Haut-Karabakh qui oppose l’Arménie et l’Azerbaïdjan.

La conférence A unique Perspective on Nagorno-Karabakh devait se tenir en ligne ce vendredi 26 mars. Elle n’aura finalement pas lieu : les organisateurs, l’International Relations Society (IRS) et la Strategic and Diplomatic Society (SDS), deux filiales de l’Association des étudiants en science politique de Concordia, ont en effet préféré annuler l’événement.

L’ambassadeur de Turquie au Canada, Kerim Uras, était l’unique invité de cette conférence, dont l’objectif était de discuter des enjeux qui entourent le conflit sévissant depuis septembre 2020. Plusieurs associations, parmi lesquelles l’Association des étudiants arméniens de l’UdeM (AÉAUM), ont laissé entendre leur mécontentement face au manque de diversité d’analyse de ce sujet complexe.

« Contraire à l’éthique »

Dans un communiqué publié le 18 mars dernier, plusieurs associations d’étudiantes et d’étudiants arméniens ont appelé l’Université à annuler l’événement. « Nous vous sommons de reconnaître que le fait d’accueillir le représentant de la Turquie, et ce, sans intervenant de l’opposition, et d’offrir au gouvernement de la Turquie une tribune universitaire pour discuter de la guerre du Haut-Karabakh est, au mieux, contraire à l’éthique (…). Cet événement est extrêmement raciste. Les républiques de Turquie et d’Azerbaïdjan ont une campagne de négationnisme du génocide gravée dans leur politique étrangère. »

Les associations regrettent que les organisateurs n’aient pas invité un autre intervenant pour nourrir le dialogue et équilibrer le débat. « Cet événement est biaisé et une violation flagrante de l’intégrité universitaire », s’insurgent-elles.

Vers un débat équilibré ?

L’Université Concordia a pris la décision d’annuler l’événement moins de 24 heures après la parution de ce communiqué.

À la suite de cette décision, l’AÉAUM s’est félicité sur sa page Facebook que l’Université rejette la venue de l’ambassadeur de la Turquie au Canada et qu’elle refuse de « nourrir la propagande noire néo-ottomane du régime d’Erdogan » sur un campus universitaire canadien.

Les associations d’étudiantes et d’étudiants arméniens, parmi lesquelles l’AÉAUM, reconnaissent, dans un communiqué publié le 19 mars à la suite de l’annonce de Concordia, « les efforts déployés par les organisateurs pour rectifier leurs erreurs ». « Dans la continuité de nos efforts pour transformer cet événement biaisé en une série de conférences plus diplomatiques sur le conflit du Haut-Karabakh, les associations ont demandé à l’ambassade de Turquie la permission d’inviter Son Excellence madame Anahit Harutyunyan, ambassadrice de la République d’Arménie au Canada, dans le cadre d’un événement totalement indépendant. »

D’après Aram Shoujounian, le président de l’AÉAUM, une conférence est en préparation. Aucune date n’est encore fixée et aucun invité n’a pour l’heure confirmé sa présence.

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