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Depuis l’automne dernier, les étudiants-athlètes ne peuvent plus s’entraîner au sein des installations sportives. Crédit : Université de Montréal via Flickr, CC BY-NC-SA 2.0

Le recrutement virtuel des futurs Carabins

En raison de la pandémie, les étudiants-athlètes ne s’entraînent plus depuis l’automne dernier, ce qui complique le recrutement des équipes universitaires. Les Carabins de l’UdeM ont adapté leur stratégie afin d’attirer les futures recrues potentielles.

Les Carabins sont actuellement en période de recrutement pour le football, le soccer et le volleyball masculins, ainsi que pour le hockey féminin. Le réseau interuniversitaire canadien U-Sports a formellement interdit les rencontres en personne au CEPSUM depuis l’automne dernier. « C’est un processus de recrutement inhabituel, déclare le conseiller en communication des Carabins, Renaud Dupré St-Laurent. Les entraîneurs doivent rencontrer les athlètes par Zoom ou par téléphone. »

Visites virtuelles personnalisées

« Le recrutement, c’est le nerf de la guerre, c’est ça qui détermine si tu gagnes ou si tu perds dans le sport universitaire », poursuit M. Dupré St-Laurent. Les Carabins ont rapidement compris qu’il fallait trouver une façon de se démarquer des autres équipes sportives universitaires.

Avec son équipe, M. Dupré St-Laurent a créé des « outils » afin de permettre aux entraîneurs de rencontrer les potentielles recrues. « Ce n’était pas des séances d’informations générales, c’était un pitch de vente pour les recrues, explique-t-il. C’était la première fois que les entraîneurs avaient des outils de communication concrets pour recruter. » Des visites virtuelles du CEPSUM ont été conçues pour chaque sportElles sont accompagnées de témoignages filmés de joueurs des Carabins, de présentations PowerPoint et d’un entretien individuel.

« La plus grande qualité du CEPSUM, ce n’est pas sa modernité ou sa beauté, ajoute M. Dupré St-Laurent. D’après lui, le CEPSUM n’est pas un centre sportif universitaire très attractif. L’objectif de ces visites est donc de mettre en avant la vie sportive et l’esprit de communauté qui existent dans les vestiaires et les corridors, de la façon la plus interactive possible. « Nous, notre force, c’est la convivialité, l’ambiance, la confrérie, affirme-t-il. Il faut faire une visite virtuelle plus chaleureuse et qui nous plonge encore plus dans l’ambiance de ce que c’est que d’être un Carabin. »

Selon le conseiller en communication, ces outils ont bien fonctionné. « Les entraîneurs m’ont dit avoir eu beaucoup de témoignages de recrues qui leur ont révélé que les autres universités n’offraient pas ce genre de visites, souligne-t-il. C’est probablement l’une des raisons pour lesquelles on a eu beaucoup de succès avec l’équipe de football. »

Observation des futurs joueurs

Malgré les réussites du recrutement virtuel, force est de constater que choisir les athlètes est plus compliqué qu’auparavant. « On manque de faits saillants à montrer, d’observations faites sur les recrues »,déplore M. Dupré St-Laurent. Depuis l’automne dernier, les étudiants-athlètes ne peuvent plus s’entraîner au sein des installations sportives.

Le conseiller en communication explique que les contacts ont été réduits à des entraînements individuels entre le coach et l’athlète, pour finalement se transformer en séances virtuelles depuis décembre dernier. Les footballeurs des Carabins qui veulent se faire recruter par les Alouettes de Montréal ont, par exemple, très peu de contenu à envoyer aux entraîneurs en raison de l’annulation de la saison d’automne 2020.

Cependant, d’après M. Dupré St-Laurent, les entraîneurs s’investissent beaucoup et font en sorte de s’intéresser aux potentielles recrues. « Si tu as du talent, les entraîneurs vont te trouver », assure-t-il. Souvent, nos entraîneurs baignent dans le milieu sportif, donc ils connaissent déjà les athlètes. Il y a certains sports ou les jeunes sont ciblés avant même d’avoir mis les pieds sur le campus. »

Un avenir incertain

M. Dupré St-Laurent reconnaît que le recrutement des joueurs internationaux est plus difficile à prévoir, notamment pour le rugby, où la plupart des joueurs viennent souvent de l’extérieur du Canada.

« Il y a beaucoup de paramètres qui sont hors de notre contrôle, il va falloir présenter des plans pour savoir si on peut maintenir des compétitions sportives sécuritaires à l’intérieur des murs de l’Université », conclut-il.

Les Carabins attendent les recommandations du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ) pour connaitre le processus de déconfinement du sport à l’automne prochain. De leur côté, les futures recrues ont jusqu’au 1ermars pour accepter ou non l’offre des Carabins pour la prochaine saison.

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