Volume 25

Le programme de recherche se penchera autant sur les personnes qui s’identifient comme hommes, femmes, cisgenres ou transgenres, que sur celles qui s’identifient autrement, comme les personnes non binaires ou queer. Crédit photo : Courtoisie Université de Sherbrooke.

Déterminer l’influence du sexe et du genre sur les dépendances

Encore peu documentée au Québec, l’influence du sexe et du genre sur les dépendances aux substances psychoactives a maintenant sa chaire de recherche à l’Université de Sherbrooke, à Longueuil. Cette chaire est la première de ce genre au Canada.

La professeure à la Faculté de médecine et des sciences de la santé Karine Bertrandet, titulaire de la chaire, espère qu’une meilleure compréhension de l’influence du genre et de la diversité sexuelle sur les trajectoires d’usage de substances psychoactives améliorera les interventions en dépendance ainsi que l’accès aux soins.

Selon elle, au sein des services de dépendance, ignorer la faible visibilité des femmes et des personnes issues de la diversité sexuelle et de genre vivant en situation de précarité sociale est aujourd’hui impossible. « Ces populations font face à de multiples obstacles qui peuvent entraver leur accès à des soins de santé et aux services sociaux, notamment aux services de dépendance, étant donné que ceux-ci sont souvent peu adaptés à leur vécu et à leurs besoins », affirme Mme Bertrand.

Le programme de recherche se penchera autant sur les personnes qui s’identifient comme hommes, femmes, cisgenres ou transgenres, que sur celles qui s’identifient autrement, comme les personnes non binaires ou queer. La chaire s’intéressera également aux individus de toutes orientations sexuelles. « Cette nouvelle chaire permettra de combler des lacunes importantes dans nos connaissances, afin de transformer les services et les interventions en dépendance, pour réduire les iniquités par une meilleure adaptation des pratiques aux facteurs reliés au sexe et au genre, qui, jusqu’à maintenant, n’ont été que trop peu pris en compte », indique la professeure.

Mme Bertrand souhaite tirer profit de la proximité du campus de Longueuil, où est établie la chaire, avec la région métropolitaine pour rehausser le maillage entre les acteurs des deux territoires. Elle souhaite également en faire l’une des priorités de la chaire. « C’est encore plus important dans le contexte actuel de pandémie et de crise socioéconomique, qui a mis en relief le besoin de collaborer afin de mieux joindre des personnes vivant diverses situations de précarité, qui se déplacent d’un territoire à l’autre, et qui sont souvent aux prises avec des problématiques associées de santé mentale et de dépendance », précise-t-elle.

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