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De la classe à l’écran

« À la fin du trimestre d’hiver, j’ai transféré en ligne ce que je faisais en classe, explique la professeure à la Faculté de musique Caroline Traube. Ce que j’ai appris cet été, c’est qu’on ne peut pas faire ça, on ne peut pas transférer un cours de trois heures en ligne. » Afin de s’adapter à l’enseignement à distance, Mme Traube a décidé de suivre les formations offertes par le CPU.

Un soutien technique et pédagogique

Formations, écoles d’été, guides écrits ou encore webinaires, le CPU a proposé de nombreux outils aux enseignants afin qu’ils puissent s’approprier les plateformes telles que ZOOM et STUDIUM. Ils ont notamment appris à créer des vidéos pédagogiques, à intégrer des activités d’apprentissage collaboratif dans un cours, ou encore à mettre en place des évaluations à distance. « Ce qui est intéressant, c’est que les aspects techniques étaient abordés, mais aussi les approches pédagogiques qui exploitent au mieux ces plateformes, précise Mme Traube. On pouvait parler autant de philosophie de l’enseignement que des outils pour réaliser certaines activités. »

D’après le CPU, près de 3 500 enseignants et chargés de cours ont participé aux différentes activités. « Une formation était dédiée à la façon de concevoir une Web-conférence interactive pour faire en sorte qu’une activité soit dynamique et qu’elle permette aux étudiants d’être actifs », illustre le directeur académique du CPU, Bruno Poellhuber.

L’une des initiatives les plus utiles est, pour Mme Traube, la création de petits groupes de travail sur ZOOM. « D’habitude, pour mon cours de 85 étudiants, je donne des laboratoires, décrit-elle. Je voulais savoir comment je pouvais créer des phases de conférence parallèle, mais en séparant les étudiants en groupes. » La professeure affirme avoir été très satisfaite du service proposé par l’équipe de soutien. « C’était un problème technique précis, et j’ai été accompagnée personnellement jusqu’au bout pour le résoudre », ajoute-t-elle.

De son côté, le professeur de littérature de langue française Benoît Melançon n’a pas jugé nécessaire de suivre les formations offertes par l’Université. « Je n’en ai pas eu besoin, mais quand j’ai posé des questions à l’occasion, j’ai eu des réponses rapides et précises », souligne-t-il.

Pas toujours adapté

Pour la professeure en imagerie médicale vétérinaire au Département des sciences cliniques Isabelle Masseau, les formations proposées par l’UdeM ne correspondaient pas à ses besoins. Cette dernière utilise le logiciel Camtasia pour donner ses cours, à cause de la mauvaise résolution sur ZOOM. « J’utilise le logiciel Camtasia pour enregistrer mes cours, explique-t-elle. Il n’est pas offert par l’UdeM, j’ai donc appris à l’utiliser moi-même. S’il y avait eu une formation sur ce logiciel-là, peut-être que ça m’aurait été utile. » La professeure a cependant participé à l’école d’été consacrée à ZOOM et à STUDIUM. « Je trouve que c’était bien d’avoir le soutien pédagogique pour savoir quel outil est préférable pour telle ou telle chose, j’aurais juste aimé le savoir avant pour avoir plus de temps pour me préparer », conclut-elle.

Pour Mme Traube, le défi de ces activités est de toucher une grande partie des professeurs. « Quand on est 150 à suivre le webinaire, c’est difficile de s’adresser à tout le monde, affirme-t-elle. Certains sont déjà bien familiers avec les différentes plateformes, d’autres pas du tout. »

QUID des étudiants??

Le Syndicat général des professeurs et professeures de l’UdeM (SGPUM) a mentionné qu’il n’existait pas de formation pour les étudiants. « On a formé les professeurs, mais pas les étudiants, regrette la présidente du Syndicat, Audrey Laplante. Les professeurs se retrouvent à devoir former les étudiants aux programmes, le CPU n’a développé aucune formation pour eux. » D’après elle, cette situation pourrait accentuer l’anxiété déjà présente chez de nombreux professeurs.

D’après M. Poellhuber, ce rôle n’est pas celui du CPU. « L’équipe a développé plusieurs guides d’utilisation de STUDIUM et ZOOM destinés aux étudiants, et le service des TI donne le soutien technique, explique-t-il. À l’heure actuelle, ce n’est pas dans le mandat du CPU d’offrir une formation aux étudiants, c’est d’abord de soutenir les enseignants. »

D’après le directeur, des ajustements pourront être apportés dans les prochains mois, lorsque l’enseignement à distance aura été réellement expérimenté par la communauté universitaire.

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