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Les ventes de camions légers ont augmenté de 263% depuis 1990.

Où en est le Québec de ses objectifs énergétiques ?

La chercheuse principale à la Chaire de gestion du secteur de l’énergie de HEC Montréal, Johanne Whitmore, constate une hausse de la consommation des produits pétroliers au Québec contraire aux objectifs de transition énergétique pour 2030, que la province s’est fixés il y a cinq ans. Cette augmentation, qui représente le principal frein au respect de ces objectifs, est due, selon elle, aux tendances dans le secteur des transports. « On voit, entre autres, que les Québécois ont une préférence pour l’achat de camions légers, ce qui inclut les pick-up ou les fourgonnettes, par exemple, explique-t-elle. Cela entraine une augmentation de la consommation, et donc des ventes de produits pétroliers. »

Les chiffres donnés par la chercheuse appuient ce constat. « Depuis 2013, nos ventes de produits pétroliers ont augmenté de 10 %, argumente Mme Whitmore. Si on établit une projection, cela fait qu’en 2030, on aurait une augmentation de 32 % par rapport à 2013, ce qui est énorme, étant donné que l’objectif du Québec est de diminuer ces ventes de 40 %. » Selon le rapport, cette hausse contribue à la stagnation des émissions de gaz à effet de serre depuis 2014.

 Quelles solutions ?

Mme Whitmore adresse certaines recommandations qui pourraient, selon elle, améliorer ces résultats. « Il faut absolument qu’on commence à penser à des solutions autres que l’aide à l’achat de véhicules électriques », estime-t-elle. Ce genre de mesure ne suffirait pas, d’après la chercheuse, qui déplore qu’il n’y ait pas d’outil pour contraindre l’achat de camion léger, dont les ventes ont augmenté de 263 % depuis 1990. En comparaison, elle indique que la vente de voitures électriques, bien que croissante, ne représentait que 3 % des ventes totales de véhicules neufs en 2018.

Mme Whitmore considère que des mesures plus structurantes s’imposent. « Il faut des alternatives comme celle de rendre plus accessible les véhicules en libre-service, conseille-t-elle. Si les transports en commun sont une bonne solution, ce n’est pas toujours facile pour les gens qui vivent en banlieue ou en région. » Elle conclut que les véhicules en libre-service seraient une solution pour diminuer la consommation de produits pétroliers, tout en conservant les avantages de la voiture individuelle.

La Chaire de gestion du secteur de l’énergie de HEC Montréal publie un rapport par an depuis 2015 afin de rendre compréhensibles les enjeux complexes liés à l’énergie. Ce n’est que depuis deux ans que le gouvernement offre un financement pour soutenir la conception de ce compte-rendu.

 

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